Rouen. [dossier] Seine-Maritime : le tabac toujours plus indésirable

Le message est clairement affiché sur les portes d'entrées de la fac de santé à Rouen (Seine-Maritime) : il est interdit de fumer sur le campus depuis jeudi 7 mars 2019. Cette opération, baptisée "Fac sans tabac", a été lancée à l'initiative du doyen de l'Unité de formation et de recherche (UFR), Pierre Freger. "C'est une décision pertinente pour des futurs professionnels de santé que d'être sensibilisés aux dangers du tabac", explique-t-il.

Depuis le 7 mars, l'opération Faculté sans tabac a été mise en place sur le campus de l'UFR santé à Rouen, à l'initiative de son doyen Pierre Freger.

L'idée a été validée en conseil de gestion, en présence d'une dizaine d'étudiants, les principaux concernés par la mesure. "Le comportement ne change pas du jour au lendemain, poursuit Pierre Freger. Mais un mois après la mise en place de la mesure, il y a déjà moins de mégots par terre." Le doyen espère que cette idée "essaime" dans d'autres campus de l'université de Rouen, "ça se fait déjà à l'étranger comme à Harvard".

Limiter le tabagisme passif

Cette mesure est plutôt bien acceptée par les étudiants en médecine. "C'est une bonne chose pour éviter d'encourager les autres à fumer", réagit Agnès Marin, doctorante, qui finit sa cigarette sur le trottoir, devant la grille d'entrée du campus. "Ça motive un peu plus de se lancer à arrêter de fumer." Surtout, un accompagnement est mis en place pour les étudiants qui souhaitent arrêter de fumer. Cette mesure "contribue à la dénormalisation du tabac", juge le docteur Alexandre Baguet, chef du service d'addictologie au CHU de Rouen. "La cigarette a un impact sur sa santé, ce n'est pas anodin", insiste-t-il.

Comme pour les personnes aux alentours puisque le tabagisme passif entraine le décès de 5000 personnes chaque année en France. Mais Alexandre Baguet souligne l'autorisation laissée à l'utilisation de la cigarette électronique sur le campus. "Nous avons beaucoup de raisons de penser que vapoter est moins dangereux que fumer, il y a moins de risques sur certains aspects." La cigarette électronique est un "bon moyen pour se diriger vers l'arrêt du tabac".

Des parcs et jardins sans tabac

Dans cette même idée de dénormaliser le tabac, les villes de Rouen et de Grand-Couronne sont en contact avec la Ligue contre le cancer pour la mise en place d'espaces sans tabac. Sur le même principe que les plages sans tabac, notamment dans le Calvados, il s'agit d'interdire la cigarette dans certains lieux publics en plein air, à proximité d'écoles ou d'espaces sportifs. Par exemple, au jardin des plantes à Rouen, il est déjà interdit de fumer à proximité des aires de jeux pour enfants pour limiter le tabagisme passif.

Au jardin des plantes à Rouen, il est possible de fumer, sauf à proximité des aires de jeux pour enfants.

Alexandre Baguet lance tout de même une mise en garde : "Il ne faut pas que les fumeurs deviennent des ennemis, il ne faut pas les exclure mais les accompagner vers l'arrêt du tabac". Pour l'instant, les discussions viennent de démarrer avec les deux communes afin de définir différentes zones prioritaires. Mais la Ligue contre le cancer souligne que "la Normandie a beaucoup de retard dans la mise en place d'espaces sans tabac".

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