Cagny. Fermeture de la sucrerie de Cagny : "ce serait un cataclysme"

Planteurs de betteraves, professionnels des travaux agricoles, semenciers, élus… Entre 200 et 300 personnes étaient réunies vendredi 22 février 2019 devant l'usine de sucre de Cagny (Calvados) pour dire leur volonté de s'opposer à la fermeture du site.

Publié le 22/02/2019 à 17h49 - Par Sophie Aumond

Cagny. Fermeture de la sucrerie de Cagny : "ce serait un cataclysme" — Les gilets oranges de la Confédération Générale des Planteurs de Betteraves étaient nombreux. - Célia Caradec

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Après le choc, le combat : il s'annonce long, pour les salariés de la sucrerie de Cagny, près de Caen (Calvados). Le groupe allemand Südzucker, propriétaire de Saint-Louis-Sucre, a décidé de la fermer, face à la chute des prix et la surproduction mondiale.

Des investissements pour rien ?

Une semaine après cette annonce, entre 200 et 300 acteurs de la filière sucre étaient rassemblés devant l'usine, vendredi 22 février 2019. Sur une estrade de fortune fabriquée en palette, les prises de paroles se sont enchaînées. Dans la foule : des salariés, des élus, des producteurs ou encore des professionnels des travaux agricoles, comme Patrice Gauquelin, président des entrepreneurs des territoires Normandie. "Pour la région et pour la filière, cette fermeture serait un cataclysme. Cette production représente 25 à 75 % du chiffre d'affaires de certains sous-traitants. Les outils ne sont pas transformables. Certaines machines ont coûté 300 à 450 000 euros".

Les députés Laurence Dumont (PS) et Alain Tourret (LREM) ont promis de remonter le dossier au gouvernement. - Célia Caradec

Autres impactés : les agriculteurs. Ils sont un millier à fournir Cagny dans le Calvados, l'Eure et l'Orne mais aussi la Sarthe. "C'est l'une des cultures, avec le lin, qui rapporte le plus. Certaines fermes seront moins rentables ou vont devoir arrêter…" regrette le secrétaire général de la FDSEA du Calvados, Xavier Hay.

"Le ciel nous tombe sur la tête"

Interpellés par les syndicats, les élus du territoire avaient fait le déplacement en nombre. "C'est le ciel qui nous tombe sur la tête. Il y a eu des gros investissements pour l'alimentation du bétail, pour la station d'épuration, une canalisation a été faite jusqu'à la Dives" rappelle Xavier Pichon, président de la communauté de commune Val-ès-Dunes. Les députés Laurence Dumont et Alain Tourret ont promis d'interpeller le gouvernement sur le dossier.

Tous espèrent que Südzucker reviendra sur sa décision de fermer l'usine. Ou, à défaut, qu'elle pourra être revendue.