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"Gilets jaunes": le plan de crise à l'épreuve des députés

L'exécutif défend mercredi son plan de sortie de crise devant l'Assemblée nationale, au lendemain d'annonces visant à apaiser les "gilets jaunes" et à réduire le risque d'un nouveau week-end de violences.

"Gilets jaunes": le plan de crise à l'épreuve des députés
Capture d'écran de l'AFPTV montrant le Premier ministre Edouard Philippe à Paris le 4 décembre 2018 - - [AFP]

Le Premier ministre Édouard Philippe doit faire à 15H00 une déclaration "sur la fiscalité écologique et ses conséquences sur le pouvoir d'achat" devant les députés. Elle sera suivie de 3H30 au total d'interventions d'orateurs des groupes politiques, la moitié du temps étant dévolu aux oppositions.

La procédure est prévue par la Constitution, mais elle est assez rare, et n'a jamais été mise en œuvre sur un sujet brûlant d'actualité.

Pour le gouvernement - qui répètera l'opération jeudi au Sénat, cette fois sans vote -, il s'agit d'enfoncer le clou après l'annonce d'un moratoire de six mois sur la hausse de la taxe carbone, d'un gel des tarifs du gaz et de l'électricité cet hiver, et du renoncement à durcir le contrôle technique automobile avant l'été.

Le gouvernement craint aussi une extension de la colère à d'autres secteurs.

Le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume a annoncé mercredi le report des ordonnances attachées à la loi Alimentation en raison du mouvement des "gilets jaunes". La FNSEA, qui a annoncé par la voix de sa présidente Christiane Lambert, que les agriculteurs se rendraient "dans la rue très prochainement pour dire stop au matraquage des agriculteurs", doit déterminer mercredi le jour de la mobilisation.

La situation est également tendue dans les lycées. Mardi, de nouveaux incidents ont éclaté devant des établissements de la région parisienne, et Marseille reste particulièrement touchée.

Avant qu'Édouard Philippe ne prenne la parole, de nombreux ministres étaient mobilisés sur le front médiatique. Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a réaffirmé mercredi que si l'exécutif ne trouvait "pas de solution" à l'issue de la concertation menée jusqu'au 1er mars, il "renoncera" définitivement à la hausse des taxes.

M. Griveaux a également entrouvert la porte à un possible rétablissement de l'Impôt sur la fortune (ISF), mais seulement après une évaluation par le Parlement, vraisemblablement à partir de "l'automne 2019".

Trois semaines de blocage

Ces mesures, parmi les plus demandées par les "gilets jaunes", et que presque toute la classe politique - à l'exception des écologistes - préconisait, constituent un recul pour l'exécutif, qui insistait jusqu'à ces derniers jours sur sa détermination à "garder le cap" fiscal de la transition écologique.

Emmanuel Macron et son Premier ministre ont fini par considérer qu'elles s'imposaient après trois semaines de blocages dans toute la France, ponctuées par deux samedis émaillés par des scènes d'émeutes, en particulier à Paris.

Image troublante sur l'état de tension du pays: le président a été hué et insulté lors d'une visite surprise en fin de journée mardi à la préfecture du Puy-en-Velay, qui avait été incendiée samedi. La cote de confiance du chef de l'État s'est effondrée à 23% (-6), selon un sondage Ifop-Fiducial.

"Le gouvernement a été trop techno et trop long à répondre", a estimé la secrétaire d'État à l'Égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa.

Selon un conseiller de Matignon, il n'est "pas sûr que l'exécutif ait tout mis sur la table". Quelques cartes, dont une suppression anticipée de la taxe d'habitation, resteraient à jouer.

Selon un sondage BVA publié mardi soir, sept Français sur dix considèrent qu'un report de la hausse des prix des carburants prévue au 1er janvier justifierait l'arrêt des manifestations.

Mais partout en France, les appels à se mobiliser une nouvelle fois ce samedi sont pour l'heure maintenus.

Éric Drouet, l'un des instigateurs les plus connus du mouvement, a appelé à "retourner à Paris" samedi, "près des lieux de pouvoirs, les Champs-Élysées, l'Arc de Triomphe, Concorde".

"Mal de vivre"

Dans l'immédiat, les partis d'opposition continuent de plaider un changement de politique.

La présidente du groupe PS à l'Assemblée Valérie Rabault a ainsi défendu mardi soir la mise en œuvre d'une "social-écologie" contre les inégalités.

Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat, relève que "le souci d'apaisement d'Édouard Philippe tranche avec l'obstination affichée il y a encore quelques jours. Mais après trois semaines de tensions et de violences, l'heure n'est plus à la demi-mesure".

Pour l'Insoumis François Ruffin, les mesures annoncées, "ça ne répond pas au mal de vivre".

Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a invité "les gilets jaunes raisonnables" à ne pas se rassembler à Paris samedi, et a promis d'accroître la mobilisation des forces de l'ordre en France. Les Républicains demandent le retour de l'état d'urgence, "seule mesure" qui permettrait selon eux de prévenir le retour des violences.

La suspension de taxes annoncée mardi rebat les cartes budgétaires pour 2019, alimentant les doutes sur la capacité de la France à maintenir son déficit sous la limite européenne des 3% du PIB.

De Washington, le président américain Donald Trump a ironisé mardi sur les concessions faites par son homologue français Emmanuel Macron aux "gilets jaunes" sur les taxes sur les carburants, estimant qu'elles démontraient que l'accord de Paris sur le climat était voué à l'échec.

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