Flamanville. EPR de Flamanville : le retard grandit, la facture aussi

EDF annonce mercredi 25 juillet 2018 un an de retard supplémentaire pour le "démarrage" de l'EPR de Flamanville (Manche), c'est-à-dire l'introduction de combustible. La facture grimpe à près de 11 milliards d'euros.

Publié le 25/07/2018 à 09h25 - Par Sophie Aumond

Flamanville. EPR de Flamanville : le retard grandit, la facture aussi — L'EPR de Flamanville accumule les retards depuis le début de la construction en 2007. - Célia Caradec

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Programmé selon les derniers calendriers à fin 2018, le démarrage de l'EPR de Flamanville (Manche) est repoussé au quatrième trimestre 2019. Dans le même temps, EDF annonce mercredi 25 juillet 2018 que la facture augmente. Elle est aujourd'hui estimée à 10,9 milliards d'euros, contre 10,5 selon les derniers chiffrages.

53 soudures à reprendre

Ce nouveau retard s'explique par la nécessité pour EDF de réparer 33 soudures du circuit secondaire principal du réacteur nucléaire. Elles présentent des écarts de qualité, qui ont été détectés lors de contrôles réalisés ces dernières semaines sur 148 des 150 soudures du circuit. Les deux dernières seront contrôlées d'ici fin juillet 2018. Vingt autres soudures vont être refaites, afin de respecter les exigences dites "de haute qualité" définies par EDF au moment de la conception de l'EPR. Au total, il y aura donc au moins 53 soudures à reprendre sur l'EPR.

Au moins, car pour dix autres soudures, EDF a proposé à l'Autorité de Sûreté Nucléaires "une démarche de justification spécifique permettant de confirmer le haut niveau de sûreté de l'installation tout au long de son exploitation". Une introduction approfondie va être menée par l'ASN. Les 85 autres soudures sont conformes.

Ces défauts de soudures, qui auraient dû être détectés à la fin de la construction, n'ont été mis au jour qu'en avril 2018.

Quelle conséquence pour Fessenheim ?

Le démarrage consiste en fait à charger le combustible au sein du réacteur. Le raccordement au réseau, pour produire de l'électricité, ne devrait donc intervenir que dans le courant de l'année 2020. Le début des essais dits "à chaud" est programmé avant la fin de l'année 2018.

"Les conséquences sur l'exploitation des deux réacteurs de Fessenheim sont à l'étude" indique EDF. La fermeture de la centrale alsacienne est conditionnée au démarrage du réacteur de la Manche.

L'EPR de Flamanville, dont la construction a démarré en 2007, devait initialement démarrer en 2012, pour un coût de 3,3 milliards d'euros. Il accuse aujourd'hui sept années de retard, avec une facture qui a presque quadruplé.