En ce moment : Si No Estás - Inigo QUINTERO Ecouter la radio

En ce moment
abonnement

Violences obstétricales: des faits loin d'être "isolés"

Examens brutaux, paroles déplacées: les actes sexistes subis par les femmes durant le suivi gynécologique et obstétrical ne sont "pas des faits isolés" et appellent à une "prise de conscience" des pouvoirs publics, conclut vendredi un rapport sur un sujet polémique.

Violences obstétricales: des faits loin d'être "isolés"
Les actes sexistes durant le suivi gynécologique et obstétrical des femmes ne sont "pas des faits isolés" et doivent être sanctionnés, estime le Haut conseil à l'Egalité entre les femmes et les hommes (HCE), appelant à une "prise de conscience" sur ce sujet vivement débattu ces derniers mois - MYCHELE DANIAU [AFP/Archives]

"La meilleure contraception, c'est de fermer les cuisses", "si je vous fais mal, c'est parce que vous êtes trop grosse", "un stérilet à 28 ans ? Il serait plutôt temps de penser à un enfant": au cours des derniers mois, de nombreux témoignages de femmes ont fait émerger la question des "violences obstétricales et gynécologiques" subies dans l'intimité d'une consultation médicale ou lors de l'accouchement.

Au cœur de l'été 2017, la commande d'un rapport au Haut conseil à l'Egalité entre les femmes et les hommes par la secrétaire d'Etat Marlène Schiappa pour "objectiver ce phénomène" avait soulevé l'ire des praticiens, s'insurgeant contre un "gynéco-bashing".

"Bien que, à l'évidence, tous les professionnels de santé ne sont pas auteurs d'actes sexistes, les chiffres et les témoignages attestent d'un phénomène relativement courant dans le suivi gynécologique et obstétrical des femmes", a déclaré à l'AFP Danielle Bousquet, la présidente du HCE, avant la remise du rapport à Mme Schiappa.

Après des auditions de sages-femmes, gynécologues, chercheurs, militantes ou directrice d'hôpital, l'institution souhaite une "prise de conscience" des professionnels et des pouvoirs publics et propose 26 recommandations pour "prévenir (ces actes), faciliter leur signalement et les condamner".

En premier lieu, réaliser une enquête de santé publique pour en déterminer l'ampleur réelle et informer les femmes de leurs droits en lançant une campagne d'information.

Ces actes, "des plus anodins en apparence aux plus graves, sont le fait de soignants de toutes spécialités qui n'ont pas nécessairement l'intention d'être maltraitants", poursuit le Haut conseil, les classant en six types: non prise en compte de la gêne d'une patiente ; propos porteurs de jugements sur la sexualité, le poids, le désir d'enfant ; injures sexistes ; actes exercés sans consentement ; refus d'actes ; violences sexuelles.

Formation médicale "paternaliste"

Parmi les nombreux témoignages, le recours sans consentement à l'épisiotomie (incision du périnée afin de laisser passer le bébé) a été particulièrement pointé du doigt.

En France, près d'un accouchement sur cinq donne lieu à une épisiotomie, et dans un cas sur deux, la femme déplore l'absence d'information. D'une maternité à l'autre, sa pratique est très variable: de 0,3% à 45%, là où l'Organisation mondiale de la Santé préconise un taux à 10%.

Ainsi, "pour une plus grande transparence", le HCE propose de rendre publiques les données par maternité (épisiotomie, césarienne, déclenchement). Un entretien post-natal, obligatoire et pris en charge par la Sécurité sociale, pourrait également permettre "d'améliorer les pratiques" et de libérer la parole.

Selon ses calculs, une femme aura en moyenne une cinquantaine de consultations gynécologiques et obstétricales (frottis, renouvellement de contraception, interruption volontaire de grossesse, consultation pré et post accouchement...) entre ses 15 et 45 ans, soit plus que pour d'autres suivis médicaux.

Or, le caractère particulièrement intime de ces consultations est "souvent insuffisamment pris en compte". "La formation des professionnels est centrée sur la technique au détriment de la relation humaine, et l'obligation légale d'une formation sur les violences sexistes insuffisamment déployée", pointe-t-il.

Citée dans le rapport, la ministre de la Santé Agnès Buzyn estime d'ailleurs que la "formation médicale est encore très paternaliste et autoritaire".

Mais pour que les pratiques changent, encore faut-il "allouer des moyens humains et financiers au secteur de la santé, et en particulier dans les maternités", estime le HCE.

En 40 ans, alors que le nombre de naissances annuelles reste stable autour de 800.000, le nombre de maternités est passé de 1.747 à 517.

Cette diminution, souvent de petites structures au profit de maternités de grande taille, est "vécue par les sages-femmes et les médecins comme un véritable frein à une relation bientraitante" et à "une détérioration des conditions de travail dans le champ gynécologique et médical", conclut-il.

Galerie photos
Newsletter
Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Lire les journaux
Petites Annonces
Immobilier
loue très beau chalet...
loue très beau chalet... La Bresse (88250) 0€ Découvrir
Sud Portugal...
Sud Portugal... Granville (50400) 0€ Découvrir
Saint-Jacut-de-la-Mer (22750) sur camping...
Saint-Jacut-de-la-Mer (22750) sur camping... Saint-Jacut-de-la-Mer (22750) 0€ Découvrir
1 km mer, à louer chalet de 2 personnes, de 17 m² + salle d'
1 km mer, à louer chalet de 2 personnes, de 17 m² + salle d' Gouville-sur-Mer (50560) 0€ Découvrir
Automobile
Caravane GRUAU Tradition 40 CP
Caravane GRUAU Tradition 40 CP Rouen (76000) 2 500€ Découvrir
Renault Megane
Renault Megane Coutances (50200) 2 000€ Découvrir
Vends Mercedes Classe A
Vends Mercedes Classe A Argences (14370) 29 000€ Découvrir
Tiguan
Tiguan Hérouville-Saint-Clair (14200) 9 900€ Découvrir
Bonnes affaires
Lit clos breton
Lit clos breton Pleumeur-Bodou (22560) 750€ Découvrir
Armoire ancienne
Armoire ancienne Caen (14000) 0€ Découvrir
Pots de buis
Pots de buis Caen (14000) 0€ Découvrir
Vide maison
Vide maison Cauvicourt (14190) 0€ Découvrir
L'application mobile de Tendance Ouest
Inscrivez vous à la newsletter
La météo avec Tendance Ouest
Les pronostics avec Tendance Ouest
Votre horoscope du jeudi 25 avril
Les jeux de Tendance Ouest
L'emploi avec Tendance Ouest
Films et horaires dans vos cinémas en Normandie
L'agenda des sorties de Tendance Ouest
Les concerts avec Tendance Ouest
Les replays de Tendance Ouest
Violences obstétricales: des faits loin d'être "isolés"