En ce moment

Après #Metoo, l'Assemblée débat des violences sexistes et sexuelles

Harcèlement de rue, abus sur mineurs, cyberharcèlement: l'Assemblée nationale examine lundi et mardi le projet de loi visant à renforcer la répression des violences sexistes et sexuelles, mais qui "manque d'ambition" aux yeux de certains députés, après l'onde de choc Weinstein.

Après #Metoo, l'Assemblée débat des violences sexistes et sexuelles
Une main sur laquelle est écrit #Me too et #Balancetonporc, lors d'une manifestation à Paris, le 29 octobre 2017 - BERTRAND GUAY [AFP/Archives]

Ce texte de quatre articles principaux, défendu par la secrétaire d'Etat à l'égalité femmes-hommes Marlène Schiappa, doit être examiné en première lecture jusqu'à mardi.

Annoncé en octobre, peu avant la révélation d'accusations de harcèlement, agression ou viol visant le producteur américain Harvey Weinstein, le projet de loi a été présenté en Conseil des ministres en mars, après des mois de discussions sur fond de libération de la parole des femmes.

Il prévoit notamment la création d'un "outrage sexiste" pour les faits de harcèlement dans l'espace public, passible d'une amende immédiate de 90 euros minimum.

Promesse de campagne d'Emmanuel Macron, l'allongement à 30 ans après la majorité, contre 20 ans actuellement, des délais de prescription pour les crimes sexuels commis sur mineurs y est également inscrit.

Cette mesure, émanant d'une mission qui avait réuni sous le précédent gouvernement un magistrat et l'animatrice Flavie Flament, doit permettre de "prendre en compte les troubles de l'amnésie traumatique", a défendu Mme Schiappa, malgré les réticences de magistrats arguant que plus la dénonciation est tardive, plus le recueil de preuves est difficile.

Pour pénaliser davantage le "cyberharcèlement", notamment les attaques concertées contre une même victime, un troisième article vient compléter la définition du harcèlement sexuel ou moral.

Mais l'article qui sera le plus discuté porte sur la "répression des infractions sexuelles sur mineurs", qui fait écho à deux récentes affaires où des fillettes de 11 ans avaient été considérées comme consentantes par la justice.

"Bataille politique"

Réécrit pour se conformer à la Constitution, selon le gouvernement, il est loin de l'annonce initiale d'instaurer une présomption de non-consentement, c'est-à-dire un âge en-deçà duquel un mineur ne pourrait être considéré comme consentant à un acte sexuel, ce qui avait donné lieu à des débats pour trancher entre 13 et 15 ans.

Le texte, légèrement modifié en Commission des lois (qui a adopté 29 amendements sur 244 présentés), prévoit que "lorsque les faits sont commis sur un mineur de quinze ans", les notions de contrainte et surprise, constitutives d'un viol, peuvent "être caractérisées par l'abus de vulnérabilité de la victime ne disposant pas du discernement nécessaire pour consentir à ces actes".

Il double aussi, à 10 ans d'emprisonnement, la peine pour le délit d'atteinte sexuelle "avec pénétration", pour les cas où le viol, crime passible de 20 ans de réclusion, ne pourrait être établi.

Au grand dam d'associations qui dénoncent un texte "peu protecteur" pour les victimes, qui devront "quand même faire la preuve qu'elles n'étaient pas consentantes", et craignent des requalifications de viols en "atteinte sexuelle avec pénétration".

"Éviter les acquittements est ce qui nous tient le plus à cœur", a soutenu Marlène Schiappa devant la Commission. "Il ne faut laisser aucun viol, aucune agression sexuelle sans réponse et sans condamnation".

Si les députés de la majorité, dont Marie-Pierre Rixain, présidente de la Délégation aux droits des femmes de l'Assemblée, soutiennent ce texte à "l'avancée extrêmement positive", d'autres le critiquent.

Sophie Auconie (UDI) a reproché un "manque d'ambition". "Ce texte est un recul", a-t-elle déclaré en direction de Mme Schiappa. "Écoutez ce que vous avez dit le 25 novembre à l'Elysée (lors de la promulgation de l'égalité femmes-hommes "grande cause" du quinquennat) et regardez ce que vous nous proposez".

"On a le sentiment que la montagne, qui était à la fois le mouvement #MeToo et des paroles d'accompagnement de la ministre et du gouvernement saluant la libération de la parole, a accouché d'une toute petite, mais vraiment toute petite souris", a estimé pour sa part Clémentine Autain (Les Insoumis), promettant "une bataille politique" dans l'hémicycle.

Le député LR Stéphane Viry a lui considéré que la nécessité était de faire évoluer les mentalités, pas toujours de légiférer.

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Petites Annonces
Immobilier
Appartement 2 pièces meublé
Appartement 2 pièces meublé Toulouse (31000) 600€ Découvrir
GARAGE / GARDE-MEUBLE
GARAGE / GARDE-MEUBLE Allemans-du-Dropt (47800) 1€ Découvrir
Grand T1  avec place de parking à St Ferjeux
Grand T1 avec place de parking à St Ferjeux Besançon (25000) 580€ Découvrir
Villa à ST PRIEST (RHONE) à vendre
Villa à ST PRIEST (RHONE) à vendre Saint-Priest (69800) 430 000€ Découvrir
Automobile
Renault Kangoo
Renault Kangoo Noyal-sur-Vilaine (35530) 21 500€ Découvrir
4x4 haut de gamme
4x4 haut de gamme Andainville (80140) 21 000€ Découvrir
MERCEDES GLA 200 CDI
MERCEDES GLA 200 CDI Hazebrouck (59190) 16 500€ Découvrir
Twingo
Twingo Saint-Quentin-la-Motte-Croix-au-Bailly (80880) 2 500€ Découvrir
Bonnes affaires
ACHETE / Tissus anciens, beau linge brodé, dentelle
ACHETE / Tissus anciens, beau linge brodé, dentelle Saulieu (21210) 0€ Découvrir
Pergola verrière - T.B.E.
Pergola verrière - T.B.E. Brignais (69530) 1 200€ Découvrir
IPHONE 13 PRO MAX 512GB
IPHONE 13 PRO MAX 512GB Paris (75001) 150€ Découvrir
barre de son DENON
barre de son DENON Vernon (27200) 100€ Découvrir
L'application mobile de Tendance Ouest
Tendance Session
Inscrivez vous à la newsletter
Les pronostics avec Tendance Ouest
L'emploi avec Tendance Ouest
L'agenda des sorties de Tendance Ouest
Les concerts avec Tendance Ouest
Après #Metoo, l'Assemblée débat des violences sexistes et sexuelles