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Le président iranien Rohani pourrait perdre gros à cause de Trump

Le président iranien Hassan Rohani a misé gros sur une politique d'ouverture vis-à-vis de l'Occident mais les menaces du président américain Donald Trump contre l'accord nucléaire pourraient lui coûter cher sur le plan intérieur.

Le président iranien Rohani pourrait perdre gros à cause de Trump
Une photo fourni par la présidence iranienne montre le président Hassan Rohani s'exprimant à Sabzevar, dans le nord-out de l'Iran, le 6 mai 2018 - - [Iranian Presidency/AFP]

Que M. Trump déchire, comme il l'a promis, ou non cet accord conclu en 2015 et dont M. Rohani a été l'un des principaux artisans côté iranien, l'animosité traditionnelle entre Washington et Téhéran depuis la révolution iranienne de 1979 est revenue sur le devant de la scène.

"Rohani a parié gros sur l'accord nucléaire et y a investi tout son capital politique", déclare à l'AFP Mojtaba Moussavi, analyste politique à Téhéran. "Désormais, l'accord nucléaire est à bout de souffle et Rohani est en train de tout perdre: tous les projets économiques et politiques qu'il a bâtis sur cet accord s'envolent".

Dès le départ, les détracteurs conservateurs de M. Rohani, un modéré, ont vu d'un très mauvais œil les négociations sur le nucléaire ayant impliqué l'Iran, la Chine, les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, la Russie et l'Allemagne. Pour eux, les Occidentaux ne sont pas des interlocuteurs dignes de confiance.

Ces opposants à M. Rohani au sein du sérail ont pu considérer que leurs craintes étaient fondées lorsqu'il est apparu clairement que le maintien des pressions et de nombreuses sanctions de Washington continuaient d'entraver les relations commerciales et économiques de l'Iran avec le monde.

Mardi, le président américain doit trancher sur cet accord qui prévoit une levée progressive et conditionnelle des sanctions internationales en échange de la garantie que l'Iran ne se dotera pas de l'arme atomique.

Les menaces répétées de M. Trump contre l'"Iran deal" depuis son arrivée à la Maison Blanche en janvier 2017 n'ont cessé d'alimenter la crainte des acteurs économiques des autres pays de faire des affaires avec l'Iran.

Promesses non tenues

"L'incertitude autour de l'accord est une victoire pour les conservateurs iraniens qui se nourrissent de l'hostilité de la politique étrangère américaine pour renforcer la répression interne et limiter le champ de compétence des institutions élues" de l'Iran", estime Clément Therme, chercheur spécialiste de l'Iran pour l'Institut international pour les études stratégiques de Londres.

Depuis plusieurs mois, l'empreinte des conservateurs sur la scène politique intérieure se fait davantage sentir comme en témoigne une vague d'arrestations de binationaux et de membres d'ONG accusés d'espionnage, le blocage de la messagerie Telegram (réseau social le plus populaire d'Iran) et la démission, après des pressions, du maire de Téhéran et d'un haut responsable du ministère de l'Environnement.

Si M. Rohani prône une politique garantissant davantage de libertés individuelles, il doit s'accommoder d'autres centres de pouvoir, aux mains des ultraconservateurs, dans un système politique complexe soumis en tout état de cause à l'autorité du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei.

"Rohani a failli à toutes ses promesses, mais il a récemment durci sa rhétorique sur les réformes, essayant de satisfaire sa base populaire en pointant du doigt les conservateurs", dit à l'AFP Ardavan Amir-Aslani, avocat franco-iranien, cofondateur du cabinet parisien Cohen Amir-Aslani, représenté à Téhéran depuis 2016.

"Mais autoriser l'ouverture de quelques cafés et permettre à des femmes de baisser leur foulard de quelques centimètres en arrière, cela n'a rien à voir avec les réformes fondamentales dont l'Iran a besoin", ajoute-t-il.

"Homme du système"

En 2013, M. Rohani a été le premier président iranien à avoir un contact avec un président américain, en l'occurrence Barack Obama, depuis la rupture en 1980 des relations entre Washington et Téhéran.

Elu en 2013, le président iranien a été réélu en 2016 en mettant au cœur de sa campagne les bénéfices supposés de l'accord nucléaire et en promettant d'obtenir la fin de toutes les sanctions étrangères qui ont asphyxié l'Iran.

Mais la désillusion est grande aujourd'hui parmi ses soutiens qui espéraient une plus grande libéralisation et davantage d'ouverture au monde.

Et la vague de protestations qui a touché l'Iran autour du Nouvel An dernier a montré que la colère contre la situation économique et sociale est bien plus profonde que par le passé.

"Certaines critiques sont injustes", dit à l'AFP un journaliste réformateur, sous le couvert de l'anonymat. "Rohani a fait de grandes choses: il y a plus d'ouverture, moins de police des mœurs, les journalistes sont un peu plus libres". "Mais au bout du compte c'est un homme du système et qui veut le rester".

Aujourd'hui, il doit faire face à un défi difficile, répondre à la politique agressive de Donald Trump, sans renier les efforts diplomatiques entrepris pour améliorer les relations de l'Iran avec le reste du monde.

Pour M. Amir-Aslani, "la décision intelligente serait d'attendre la fin du mandat de Trump, de rester dans l'accord nucléaire et de construire quelque chose avec les Européens, aussi limité cela soit-il".

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