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A Maripasoula, "on n'est pas la même France que les autres"

A Maripasoula, "on n'est pas la même France que les autres": cette réflexion d'un des Guyanais venus accueillir Emmanuel Macron illustre l'état d'esprit qui règne dans la plus grande commune de France, et l'une des plus en difficulté, avec 88% d'inactifs parmi les 15-64 ans.

A Maripasoula, "on n'est pas la même France que les autres"
Emmanuel Macron en visite dans la commune de Maripasoula, en Guyane, le 26 octobre 2017 - ALAIN JOCARD [AFP]

Cette commune au bord du Maroni, à la frontière avec le Suriname, est de la taille de l'Ile-de-France, rappelle son maire Serge Anneli.

Accessible uniquement en avion ou en pirogue, elle "est dispersée sur huit villages, dont seulement deux joignables par voie terrestre", pour une population d'environ 11.000 habitants.

"La majorité (de la population) a moins de 25 ans", précise le maire à l'occasion de la visite d'Emmanuel Macron jeudi, et 27% de la population a moins de 15 ans. Seulement 2% a plus de 64 ans.

Le chef de l'Etat y a visité jeudi un projet d'internat d'excellence, financé à 100% par l'Etat à hauteur de 5,5 millions d'euros, pour accueillir à terme 60 garçons et 80 filles des communes du fleuve.

Actuellement, faute de logement, beaucoup de jeunes sont déscolarisés.

Certains dorment dans des familles d'accueil, mais "il y a beaucoup de tensions", explique le président du Groupement d'insertion et de qualification du bâtiment (GIEQ), Olivier Mantez, qui porte le chantier d'insertion pour la construction de l'internat d'excellence. 30 garçons sont actuellement hébergés en internat.

"15% des moins de 15 ans ne sont pas scolarisés" et "30% des 15-17 ans" non plus, explique-t-il, faute de lycée sur place. Ceux qui veulent poursuivre leurs études au-delà du collège sont ainsi poussés à s'installer à Cayenne.

Emmanuel Macron a annoncé le début de la construction d'un lycée à Maripasoula, et d'un collège dans la commune très enclavée de Taluen, pour un total de 250 millions d'euros.

"L'année prochaine, j'irai faire mes études à Cayenne ou à Orléans, où habite ma grande soeur. Si je vais à Cayenne, je serais à l'internat ou chez ma tante", explique à l'AFP Philiana, une élève de 3e qui ambitionne de devenir prof de sport.

sans diplôme et sans activité

Chez les moins jeunes, 88% des 15-64 ans de Maripasoula sont déclarés inactifs, souligne M. Mantez. Ce qui n'empêche pas qu'une partie ait une activité non déclarée, reconnaît-il.

Seulement 8% de la population active a un emploi, à 71% dans le secteur public.

"82% des plus de 15 ans n'ont aucun diplôme", ajoute-t-il. Et 22% de la population est au chômage.

Concernant l'habitat, seul 63% des foyers ont l'électricité, et seulement 4,6% de la population a de l'eau chaude, selon le GIEQ. 38% ont baignoire et WC à l'intérieur, et pas plus de 18% des habitations sont "en dur".

Le collectif Lawa (collectif citoyen de Maripasoula) a réclamé pêle-mêle au chef de l'Etat "l'accès à l'eau potable", "la lutte contre l'orpaillage illégal", "la reconnaissance des peuples autochtones", l'obtention d'une route de Cayenne à Maripasoula, un hôpital dans la commune et puis une connexion internet.

Dans la foule, un homme résume la situation: "ici, on n'est pas la même France que les autres".

"Sortir de Maripasoula relève presque de l'exploit", souligne son maire, qui insiste aussi sur la nécessité d'"une route digne de ce nom" entre Papaïchton, la commune voisine, et Maripasoula.

En revanche, une route de Maripasoula à Cayenne, "c'est très compliqué, je ne vais pas vous mentir", a admis Emmanuel Macron, indiquant qu'elle ne se ferait pas pendant son quinquennat.

Même chose pour l'hôpital: "nous ne ferons pas un hôpital, mais nous pourrons améliorer le centre médical et de santé". "Et nous prendrons toutes les mesures de contrôle migratoire", a-t-il ajouté, rappelant que "dès 4 heures du matin, des hommes et des femmes (étrangers) viennent pour se faire soigner".

Enfin, face à l'orpaillage illégal le long du fleuve, qui entraîne pollution de l'eau mais aussi criminalité et prostitution, le chef de l'Etat a reconnu qu'il était "très difficile de contrôler la frontière". M. Macron a toutefois annoncé une relance du plan Harpie de lutte contre l'orpaillage illégal, qui va notamment bénéficier du déploiement de drones.

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