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Procès Merah: les racines familiales de la dérive du tueur

"Il aurait fallu un thérapie familiale" : une psychiatre qui a examiné Mohamed Merah adolescent a expliqué mercredi à la cour d'assises de Paris, où comparaît son frère pour complicité d'assassinats, combien l'environnement familial du "tueur au scooter" a façonné sa personnalité "asociale et violente".

Procès Merah: les racines familiales de la dérive du tueur
Abdelkader Merah dessiné lors de sa comparution devant la cour d'assises de Paris, le 3 octobre 2017 - Benoit PEYRUCQ [AFP]

"A l'époque, Mohamed Merah n'était pas encore structuré, sans aucun remord, aucun affect. Ce qu'il aurait fallu, c'est une thérapie familiale", a expliqué à la cour Geneviève Peresson, qui a examiné le jihadiste toulousain en 2003, alors qu'il n'avait que 14 ans.

Dernier d'une fratrie de cinq enfants, Mohamed Merah, né le 10 octobre 1988 à Toulouse, a, dès l'âge de 7 ans, bénéficié de mesures d'assistance éducatives après un signalement à l'Aide sociale à l'Enfance sur son environnement.

"Sa famille était dysfonctionnelle, le père était parti quand il avait cinq ans et la mère, aux minimas sociaux, ne voulait plus s'occuper de lui", a dit la psychiatre, précisant qu'auparavant, c'était sa grande soeur qui le prenait en charge.

Jusqu'à ses dix-sept ans, Mohamed Merah a fait l'objet de mesures d'assistance éducative en milieu ouvert, progressivement doublées de mesures de liberté surveillée. Il passe de foyer en foyer et change d'école à chaque classe.

Il est alors victime des violences de son frère Abdelkader mais aussi l'auteur de violences contre sa mère.

"Son frère Abdelkader se conduit avec lui comme s'il était son père. Ses comportements antisociaux s'étayent sur ceux de son frère aîné", a expliqué la psychiatre, parlant de "grosses anomalies familiales" et "d'éléments de perversion". "Il a été confronté à des traumatismes, à la violence de son frère avant qu'il ne devienne violent lui-même."

"Comme Tom et Jerry"

Interrogé sur ses rapports avec son frère, Abdelkader Merah a lâché : "on s'entendait puis on s'entendait pas, c'était comme Tom et Jerry".

"Peu à peu, l'adolescent a fait taire les affects qu'il aurait pu éprouver par des passages à l'acte", a décrypté Geneviève Peresson, pour qui Merah "ne souffrait pas de maladie mentale mais de trouble de la personnalité".

Plusieurs rapports de psychiatres et psychologues, lus à l'audience la semaine dernière par le président Franck Zientara, décrivent cette lente dérive.

"Il regrette le manque d'affection de sa mère et en vient aux mains avec elle. Elle dit : +il est fou+". Il vit une relation en miroir avec sa chienne Luna, un pitbull, abandonné par son frère", écrit l'un.

"Il a frappé une éducatrice et génère un important sentiment d'insécurité dans le foyer où il est placé, notamment vis-à-vis d'adolescentes dont nous devons fermer les portes à clef", rapporte un autre à un juge des enfants.

"Il réagit de manière pulsionnelle à toute autorité, ne semble pas avoir de limite. Il profère des insultes à caractère raciste. La mère est dépassée", constate un rapport.

Avant sa majorité, Mohamed Merah multiplie les délits, vols, violences, avant d'être incarcéré à sa majorité pour un vol de sac à main. C'est en prison qu'il se radicalisera.

A sa sortie, il part à l'étranger chercher un groupe de combattants jihadistes pour être adoubé. Il le trouvera en août 2011 au Pakistan.

Le 15 décembre 2011, il se marie religieusement avec une musulmane radicale, portant le niqab, rencontrée par l'intermédiaire d'un ami. Mais leur union ne durera que quinze jours.

C'est l'"émir blanc", Olivier Corel, fondateur de la communauté toulousaine d'Artigat dont sont issus plusieurs jihadistes, qui célèbre la cérémonie sans Abdelkader. "Mohamed m'a dit qu'il ne s'entendaient pas", a expliqué son éphémère épouse à la police.

"A l'époque, Mohamed n'allait pas à la mosquée, ne portait plus la barbe", a-t-elle témoigné. "Il disait ne pas vouloir se faire remarquer car il avait ses raisons".

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