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L'art brutal de la Chine post-1989 au Guggenheim de New York

Tiananmen, l'ouverture à la mondialisation et la libéralisation de l'économie: ces chocs ont bouleversé la Chine de l'après-1989 et profondément influé sur une génération d'artistes, au coeur d'une nouvelle exposition au Guggenheim de New York, non épargnée par la polémique.

L'art brutal de la Chine post-1989 au Guggenheim de New York
L'art brutal chinois exposé au Guggenheim de New York dans le cadre de l'exposition "Theater of the World", le 5 octobre 2017 - Jewel SAMAD [AFP]

Pour la commissaire Alexandra Munroe, l'exposition "Art and China after 1989: Theater of the World", qui a ouvert vendredi, doit "aider à comprendre l'impact humain qu'ont eu ces changements", et n'entend surtout pas proposer un "inventaire de l'art contemporain chinois".

La répression meurtrière du mouvement pro-démocratie de la place Tiananmen, en juin 1989, mais aussi l'accélération des réformes économiques instituées par Deng Xiaoping ont occasionné "les plus grandes transformations" qu'ait jamais connues "en si peu de temps" une population de plus d'un milliard de personnes "dans l'histoire connue de l'humanité", souligne-t-elle.

Un changement si marqué, sur une période de temps si ramassée, ne pouvait être que brutal.

Dès lors, ce que les 71 artistes ou collectifs exposés au Guggenheim jusqu'au 7 janvier "montrent de cette société et de la nôtre n'est pas toujours joli", a expliqué le directeur du musée Richard Armstrong, en présentant une exposition aux "réalités souvent dures et parfois déchirantes".

Plusieurs oeuvres exposées, réalisées entre 1989 et 2008, ont une dimension éminemment politique, même si l'approche se fait toujours par des voies détournées, face à un régime autoritaire.

Il y a les clichés saisissants de Liu Zheng, dédiés à ces Chinois qui se trouvent aux marges de cette course folle au développement économique, ou le "Today No Water", assemblage de Wu Shanzhuan, qui joue avec le langage bureaucratique des communications officielles.

Autre évocation, l'installation géante "Precipitous Parturition" (accouchement précipité) de Chen Zhen, sorte de boyau géant suspendu au milieu de l'atrium du musée et dans lequel entrent des carcasses de vélo, symbole du passage d'une "nation de bicyclettes à un pays de voitures", explique Alexandra Munroe.

"Ce serait une erreur de voir cette exposition uniquement avec un prisme politique", prévient néanmoins la commissaire. "C'est le prisme de la vie, du chaos, de la globalisation, du néolibéralisme..."

Des oeuvres retirées sous la pression

Certaines oeuvres abstraites, notamment les croix de Ding Yi ou "l'Abstract" de Yu Youhan, ne peuvent ainsi être reliées à aucun événement particulier. Et parmi les thèmes abordés, il y a aussi la vision occidentale de l'art chinois et de la Chine, l'influence de l'homme sur son environnement ou le spectre de la menace atomique.

Beaucoup des oeuvres présentées ont été réalisées par des artistes qui vivaient et travaillaient hors de Chine, avec une perspective différente: c'est l'explosion de l'art contemporain chinois, révélé par l'exposition sur l'avant-garde de février 1989 à Pékin, incarnée par Ai Weiwei, peut-être l'artiste chinois le plus connu en Occident, mais aussi Huang Yong Ping, parfois considéré comme le parrain de cette génération bouillonnante.

La principale installation de Huang Yong Ping prévue pour le Guggenheim, "Theater of the World", qui a donné son titre à l'exposition, n'a cependant pas pu être mise en place comme prévu initialement.

Après une campagne via les réseaux sociaux, des défenseurs des animaux ont obtenu qu'elle ne soit pas remplie de reptiles et d'insectes, dont les interactions devaient symboliser les rapports entre dominants et dominés dans notre société.

L'oeuvre est quand même exposée, mais privée de l'essentiel de sa force.

Le directeur Richard Armstrong a évoqué des menaces, ayant mené au retrait de l'exposition de deux autres oeuvres: une vidéo mettant en scène deux chiens, et une photo de deux cochons en train de s'accoupler.

"La décision prise par l'institution concernant ces trois oeuvres était peut-être la plus douloureuse de l'histoire du Guggenheim", estime, sans ambages, Alexandra Munroe.

"Nous espérons que cette polémique, qui est fascinante et très actuelle, aidera le monde de l'art et le grand public, y compris cette communauté d'internautes assez féroces, à se rapprocher", et permettra de "réduire une fracture qui en a besoin", a plaidé Alexandra Munroe.

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