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Paris: un camp sous toile pour les migrants évacués de La Chapelle

Un camp sous toile pour loger des migrants: l'installation, une première à Paris, n'est pas passée inaperçue. Mais pour les évacués de La Chapelle, qui soufflent après le bidonville, c'est surtout l'avenir qui inquiète, alors que le gouvernement promet un tour de vis sur l'immigration irrégulière.

Paris: un camp sous toile pour les migrants évacués de La Chapelle
Des migrants jouent au foot devant des tentes installées par la Sécurité civile sur un terrain de sport dépendant de l'Université Panthéon-Assas le 22 août 2017 - PATRICK KOVARIK [AFP]

"La première chose que j'ai faite en arrivant ici c'est de me laver", raconte Aboubakar, assis dans l'herbe où il discute avec d'autres Soudanais. Dans ce centre ouvert sur un site sportif universitaire du XVe arrondissement, 450 migrants environ sont logés, dont 200 sous une vingtaine de tentes blanches de la sécurité civile.

Les 250 autres dorment dans deux gymnases. "Il y a beaucoup de monde" et "il fait très chaud" à cause des verrières, raconte Aboubakar. Mais qu'importe : après "la saleté et le bruit" du bidonville, "c'est mieux".

L'installation, provisoire, a fait grincer des dents. "Je n'ai jamais été prévenu officiellement", s'est indigné le maire LR du XVe arrondissement, Philippe Goujon. Près de 2.500 migrants ont été évacués vendredi des campements sauvages installés à proximité du centre humanitaire de la Porte de la Chapelle, au cours de la 35e opération de ce type en deux ans.

"Les riverains craignaient de voir s'installer un campement dans la durée", explique Nicolas Hue, le responsable du site pour l'association Aurore, qui a pris le temps de "déminer". "Le site sera libéré à la fin de la semaine prochaine" et "il y aura une remise en état parfaite", a assuré mardi le préfet de région, Michel Cadot.

Pour les migrants, dans les tentes, l'expérience peut paradoxalement s'avérer "plus confortable que les gymnases" par grosse chaleur, assure M. Hue, qui souligne qu'on est loin des images de catastrophe associées aux tentes de la sécurité civile.

Douches, points d'eau, repas trois fois par jour... "on a aussi boosté le réseau wi-fi, essentiel pour les migrants puisque c'est leur connexion au monde", explique M. Hue.

Entre les façades hausmanniennes qui bordent le stade, une partie de foot s'improvise sur les pistes de course. Un groupe de Soudanais discute sur un tapis de saut en hauteur. Un homme fait sa lessive au robinet.

"Volonté de tri"

Mais derrière la langueur apparente, une même inquiétude revient. "On va nous emmener à la préfecture, prendre nos empreintes, et après ?", s'inquiète Sohan, un Afghan de 24 ans. "J'ai mes empreintes en Allemagne mais je ne veux pas y retourner, cela fait un an que je suis en France", assure-t-il.

Les migrants enregistrés dans un autre pays européen doivent théoriquement y être transférés pour leur demande d'asile, aux termes de la complexe procédure "Dublin".

Il y a un mois, Emmanuel Macron a réclamé "dès la première minute, un traitement administratif qui permette de déterminer si on peut aller vers une demande d'asile ou non, et derrière une vraie politique de reconduite aux frontières" pour l'instant "complètement inefficace".

Les dublinés, "il est normal qu'ils soient hébergés et suivis dans leur pays d'entrée" mais les déboutés "doivent repartir dans leur pays d'accueil", a précisé M. Cadot.

Cela suppose une orientation des migrants d'autant plus rapide qu'il faut libérer les gymnases pour la rentrée. Du côté des associations, la logique inquiète.

"Il y a une volonté de tri des publics", estime Aurélie El Hassak-Marzorati, directrice adjointe d'Emmaüs solidarité qui gère le centre humanitaire de la porte de La Chapelle. Mais "si demain il y a des renvois de déboutés à partir de la mise à l'abri, Emmaüs solidarité ne pourra pas continuer dans le dispositif", avertit-elle.

D'autres voient dans cette évacuation la "preuve par l'absurde" qu'il faut d'autres centres humanitaires. "Le camp sous toile est un centre de transit qui fait exactement la même chose que celui de La Chapelle", estime Pierre Henry, directeur général de France terre d'asile, qui veut "prendre Emmanuel Macron au mot".

"S'il ne veut plus personne à la rue d'ici fin 2017, il faut ouvrir d'autres centres de premier accueil ailleurs en France", dit-il.

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