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EPR: après les experts, à l'ASN de se prononcer sur le couvercle de la cuve

Le couvercle de la cuve de l'EPR de Flamanville concentre toujours les doutes, après la réunion d'un groupe d'experts qui s'est tenue mardi, et qui doit servir au gendarme du nucléaire à rendre une première décision attendue dans la semaine.

EPR: après les experts, à l'ASN de se prononcer sur le couvercle de la cuve
Le site de l'EPR de Flamanville, le 16 novembre 2016 - CHARLY TRIBALLEAU [AFP/Archives]

L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) ne rendra public que dans les jours prochains l'avis de ce groupe d'experts qui doit dire si la cuve est suffisamment résistante malgré ses défauts de fabrication, détectés fin 2014 par son fabricant Areva.

Pour se prononcer, les 31 experts (société civile, représentants des industriels, chercheurs, etc.) ont notamment étudié un rapport technique rédigé par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).

Selon ce rapport, que l'AFP a pu consulter, l'inquiétude majeure réside dans le couvercle de la cuve, alors que l'aptitude du fond n'est pas totalement remise en cause.

Sans des contrôles approfondis et réguliers tout au long du fonctionnement du réacteur, l'utilisation du couvercle actuel "ne saurait être envisagée au-delà de quelques années de fonctionnement", juge-t-il, ajoutant qu'"EDF n'est actuellement pas en mesure de mettre en oeuvre" les contrôles nécessaires.

Remplacer le couvercle

En d'autres termes, EDF pourrait avoir à remplacer le couvercle de la cuve de l'EPR. Ce sera à l'ASN de conclure en ce sens dans sa décision définitive, attendue à l'automne après consultation publique.

Cette option est déjà envisagée par EDF et Areva et une commande a été passée en ce sens à un groupe japonais, ont indiqué à l'AFP des sources concordantes.

On est loin de la confiance affichée depuis deux ans par EDF et Areva qui assuraient que l'aptitude de la cuve, installée à Flamanville depuis 2013, serait pleinement démontrée.

Le changement d'un couvercle, quoique complexe, ne serait pas une mesure inédite. EDF l'a déjà fait sur une cinquantaine de réacteurs du parc français par le passé.

"Cela ne pose pas de problèmes techniques", indique à l'AFP un expert, qui ajoute qu'en général cela se fait lors d'une révision importante d'une centrale, par exemple une visite décennale.

En revanche, la procédure, depuis la commande d'un nouveau couvercle à son installation, en passant par sa fabrication, prendrait plusieurs années.

"ajustements" insuffisants

"L'ASN ne peut pas se contenter de donner son autorisation en demandant juste quelques ajustements et vérifications plus tard. (...) Ou bien les pièces sont conformes ou bien elles ne le sont pas. Il n'y a donc qu'une seule réponse possible: la cuve doit être rejetée, tout comme son couvercle", a protesté Yannick Rousselet, qui a assisté comme observateur à une grande partie de la réunion du groupe d'experts.

"La question sur laquelle on bute, c'est la physique versus les principes. (...) Et le groupe d'experts est plutôt chargé de regarder uniquement la physique", c'est-à-dire la démonstration des caractéristiques de résistance de la cuve qui est "plutôt positive par rapport à ce qu'on craignait", a indiqué à l'AFP un membre de ce groupe d'experts.

Pour EDF, changer le couvercle serait un moindre mal car, si l'ASN ne l'imposait pas avant le démarrage de l'EPR, cela n'empêcherait pas l'électricien de démarrer le réacteur fin 2018, avant une mise en service commerciale courant 2019, alors que ce chantier colossal a déjà plusieurs années de retard et un coût qui a triplé, à 10,5 milliards d'euros.

Pour Areva, l'enjeu n'est pas moindre, puisque la Commission européenne a subordonné à un avis positif de l'ASN son feu vert à la recapitalisation du groupe, en grande difficulté, prévue au troisième trimestre de cette année.

Dans ce dossier hautement sensible et politique, l'Etat étant actionnaire à plus de 80% des deux groupes, le gouvernement est resté silencieux. Le ministre de l'Energie Nicolas Hulot s'en est remis à l'ASN: "C'est mon autorité de tutelle et la première chose que je fais est de regarder l'avis de l'ASN", a-t-il simplement déclaré à la presse mardi en marge d'un évènement.

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