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Irak: recherche jihadistes au milieu des civils fuyant Mossoul

"Tout le monde à Mossoul sait qui sont les terroristes": le lieutenant Ali fait partie d'une équipe des forces spéciales irakiennes chargées de démasquer les jihadistes dans le flot de civils fuyant les combats.

Irak: recherche jihadistes au milieu des civils fuyant Mossoul
Des membres des forces spéciales irakiennes accueillis par la population dans un quartier de Mossoul repris aux jihadistes, le 27 novembre 2016 en Irak - THOMAS COEX [AFP]

Dans un petit local bordant l'autoroute battue par les vents qui mène à Mossoul, un confrère d'Ali examine attentivement une pile de cartes d'identité. Devant la porte, six hommes en jogging attendent. Ils font partie du dernier convoi de civils en provenance de la grande métropole du nord de l'Irak.

Portable vissé sur l'oreille, le soldat égrène leur nom et attend la réponse de son interlocuteur à l'autre bout de la ligne avant de rendre une à une les pièces d'identité à leur propriétaire, libres de s'en aller.

Au final, un seul homme reste dans la pièce. Après avoir répété son nom plusieurs fois au téléphone, l'officier l'attrape et le traîne dans une cellule improvisée, au fond de cette ancienne échoppe reconvertie en poste de contrôle.

Les autorités ne fournissent aucun chiffre officiel sur le nombre de personnes arrêtées par les différentes composantes des forces irakiennes -- armée, forces spéciales, police et peshmergas kurdes.

Mais d'après le lieutenant Ali -- non autorisé à donner son nom de famille -- , environ 5% des hommes qui fuient Mossoul finissent en prison, soupçonnés de collaboration avec l'EI. Depuis le début de l'offensive le 17 octobre, près de 73.000 personnes ont quitté la ville, qui compte plus d'un million d'habitants, selon l'ONU.

'Je suis en prison'

Pour séparer le bon grain de l'ivraie, l'équipe d'Ali dispose d'une base de données rassemblant des renseignement provenant de plusieurs sources: services d'espionnage occidentaux, vieux registres et témoignages d'habitants de Mossoul qui ont vécu sous le régime des extrémistes.

"Les gens nous donnent des informations parce qu'ils ont souffert pendant les deux ans et demi de règne de Daech" explique-t-il, en utilisant l'acronyme arabe de l'EI.

A leur arrivée pourtant en juin 2014, les jihadistes avaient été accueillis sans hostilité par une partie de la communauté sunnite, majoritaire à Mossoul, qui s'est sentie "maltraitée" par les chiites au pouvoir.

Couvert de poussière après une longue marche depuis la ville assiégée, Dhieaa Zouhair récupère sa carte d'identité avec soulagement, avant de rejoindre sa famille.

"Je n'étais pas inquiet, je n'ai rien à voir avec l'EI", assure-t-il. "Les forces irakiennes ont un très bon service de renseignement".

D'autres, pourtant, dénoncent des erreurs et des abus.

Dans le camp de déplacés de Khazir, Oum Yamen (un pseudonyme attribué à sa demande) montre une note qu'elle a reçue de son mari ce matin: "Je vais bien et je suis en bonne santé. Je suis en prison", a-t-il griffonné sur un papier à en-tête de la Croix Rouge internationale.

C'est la première fois qu'elle a de ses nouvelles depuis son arrestation il y a trois semaines par les soldats kurdes, alors qu'ils quittaient tous deux leur village près de Mossoul. Accusé d'avoir travaillé avec l'EI, il est détenu par le service de renseignement kurde dans un district voisin.

Sa femme le jure: il n'était qu'un simple employé dans un groupe énergétique local et n'a rien à se reprocher. Pour elle, son mari a été victime d'une dénonciation calomnieuse, car certains dans le village ne les aimaient pas.

"C'est une injustice, il n'a rien fait de mal, il faisait juste son travail", se lamente-t-elle. "Je ne comprends pas ce qui se passe".

Depuis le début de l'offensive à Mossoul, l'ONG Amnesty international a dénoncé à plusieurs reprises la torture, les exécutions et arrestations arbitraires de "milliers" de civils fuyant les zones tenues par l'EI par les forces de sécurité et les milices irakiennes.

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