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San Salvador (AFP). En Amérique centrale, une jeunesse à l'ombre de la violence des gangs

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San Salvador (AFP). En Amérique centrale, une jeunesse à l'ombre de la violence des gangs
Des suspects de crime sont présentés à la presse après une opération contre des gangs dans les régions montagneuses de Ayutuxtepeque, au nord de San salvador, le 25 octobre 2015 - AFP/Archives
Comment s'habiller, quelles chaussures porter, quelle coupe de cheveux adopter, quelles rues emprunter: autant de décisions banales mais pourtant vitales que doivent prendre chaque jour les jeunes du Guatemala, du Salvador et du Honduras s'ils veulent échapper à la violence des gangs. Dans ces trois pays qui constituent le "Triangle du nord", tristement célèbre pour ses records de criminalité, 6,5 millions de jeunes âgés de 15 à 24 ans ne peuvent baisser la garde. Ils vivent dans la région sans guerre affichant le taux d'homicide le plus élevé du monde. "C'est fou. On ne peux pas porter des chaussures de telle ou telle marque parce qu'elles font partie du style adopté par les gangs", explique Mauricio Cornejo, 18 ans, alors qu'il marche dans une rue de San Salvador disputée par deux gangs ennemis, la Mara Salvatrucha (MS-13) et le Barrio 18. Le constat est le même dans les villes du Honduras. "On ne peut pas porter de casquette avec la visière à plat, en arrière ou sur le côté, les chemises ne doivent être ni trop amples ni trop ajustées, et si quelqu'un marche comme un membre de gang, la police l'arrête pour l'interroger", raconte Arnulfo, 22 ans, habitant de Colonia La Sosa, à l'ouest de Tegucigalpa. "Désormais, un adolescent ou un jeune doit être certain de l'endroit où il pose le pied, il doit connaître le lieu, parce que sinon il risque sa vie", s'alarme Silvia Bonilla, présidente de la fondation Mujer Legal, qui dirige le programme "Construisons la conscience" dans les écoles et prisons pour mineurs à San Salvador. Selon les chiffres des instituts médico-légaux, le "Triangle du nord" a terminé l'année 2014 avec 15.802 homicides, un chiffre qui devrait encore monter en 2015. De janvier à septembre, 4.281 meurtres ont été commis au Guatemala, 4.942 au Salvador. Au Honduras, ce sont 2.628 homicides qui ont été enregistrés au premier semestre. - "Tout est compliqué" - Dans chacun de ces pays, plus de 50% des victimes sont des jeunes de moins de 25 ans, fauchés par les "maras", comme sont appelés les gangs criminels en Amérique centrale. L'escalade de la violence reflète "l'échec des politiques ultra-répressives", affirme Carolina Orellana, de la Coalition pour la prévention de la violence, qui regroupe 30 ONG des trois pays. "Pour les jeunes Guatémaltèques, tout est compliqué, parce que nous vivons sans liberté de circulation, il est impossible de sortir dans la rue", s'attriste Viviana Soto, 29 ans, qui travaille pour des programmes de soutien aux jeunes avec la fondation Demos. "Nous ne pouvons plus aller sur la place ou sur les terrains de football, à tout moment les gangs peuvent venir se battre, les moments de détente se passent dans la maison, à jouer aux jeux vidéo, si on en a", commente Humberto Garcia, étudiant de 21 ans qui vit à Lourdes, à 20 kilomètres de San Salvador. Afin de grossir leurs rangs, les gangs recrutent des membres toujours plus jeunes, y compris des enfants dès l'âge de huit ans, à qui l'on assigne des fonctions d'informateur, de messager ou de percepteur. Pour le criminologue guatémaltèque Danilo Parinelle, les gangs sélectionnent des enfants et adolescents parce qu'ils ne peuvent pas être condamnés en justice ou que s'ils sont condamnés, les peines sont plus courtes. Mais le passage en maison de correction est problématique parce que "très souvent ils se forment en prison et continuent dans la délinquance", se fermant toute autre porte. "La violence a un impact important sur les opportunités de travail" pour les jeunes, explique Daniela Trucco, de la Commission économique pour l'Amérique Latine (Cepal), auteure d'un livre sur les défis de la jeunesse dans une région si dangereuse. "Les jeunes sont notre présent et pour éviter qu'ils entrent dans la violence, il faut construire des alternatives efficaces avec l'accompagnement de la communauté internationale", assure Carlos Navarro, coordinateur au Honduras d'un programme agricole pour occuper les jeunes écoliers durant leur temps libre.
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