Des serviettes hygiéniques radioactives selon une association d'Hérouville

Les chercheurs de l'Association pour le contrôle de la radioactivité dans l'ouest (Acro), basée à Hérouville Saint-Clair dans le Calvados, n'y vont pas par quatre chemins. Dans un rapport rendu public mardi 2 juin, ils dénoncent des biens de consommation... radioactifs, eux qui s'affairent habituellement à étudier la radioactivité présente dans l'environnement ou autour des centrales nucléaires. Les trois produits épinglés ne sont pas tous distribués sur le territoire français, à l'image du papier peint coréen ou de draps espagnols, dont des échantillons ont donc été passés au peigne fin récemment.

En revanche, le troisième produit, des serviettes hygiéniques distribuées par le groupe chinois Winalite, sont présentes dans l'Hexagone. "Ces biens de consommation contiennent de la radioactivité naturelle dite renforcée, c’est-à-dire qui a été concentrée. Ils sont supposés favoriser la présence d’anions, des ions négatifs qui seraient source de bien-être. Ces pratiques sont interdites en Europe", explique Pierre Barbey de l'Acro. "Les substances radioactives identifiées appartiennent toutes aux deux chaînes de radionucléides naturels issues du Thorium-232. Il faut rappeler que la radioactivité naturelle n'est pas moins dangereuse que la radioactivité artificielle." Des radiations, nocives pour la santé, sont ainsi émises, aussi bien sur la peau qu'en interne, puisque la bandelette radioactive est en contact direct avec le sexe féminin. Naturellement, la concentration de Thorium dans les sols en France atteint de 20 à 50 becquerels (unité de radioactivité) par kilo, contre 8 400 dans ces serviettes hygiéniques Winalite.

L'association hérouvillaise dénonce une "escroquerie déguisée" par des fabricants qui veulent surfer sur la thématique du bien être annonçant que les anions guérissent ou soulagent certains maux. Ces serviettes hygiéniques ne sont distribuées en France qu'au travers de la vente à domicile.