Financement participatif : ça marche aussi pour l'agriculture !

C'est un nouveau défi que se lancent Ariane et Emmanuel Legrand, agriculteurs à Ecausseville, près de Sainte-Mère-Eglise. Installés tout près du hangar à dirigeables depuis une dizaine d'années, ils aimeraient aujourd'hui compléter leur élevage de moutons avranchins et de boeufs angus par une activité apicole. "Nous voudrions, à terme, installer cinquante ruches. Mais c'est une activité difficile à développer, car dans la Manche nous ne sommes pas sûrs d'avoir assez de miel chaque année. L'abeille est sensible au climat, notamment" explique Emmanuel Legrand :

Afin de mener à bien son projet, le couple a donc décidé de tenter le financement participatif, sur Miimosa, un site internet spécialisé dans l'agriculture. Une ruche peuplée d'abeilles noires, qui équivaut environ à 270 euros. Emmanuel et Ariane proposent aux internautes de les aider à acquérir 20 ruches dans un premier temps, soit 5400 euros.

Des contributeurs "urbains"

Ce mode de financement permet aux éleveurs de toucher des contributeurs bien au-delà des frontières de la Manche. "Nous avons des Corses, des Parisiens... Des personnes installées dans des villes, qui veulent déguster un miel de qualité et soutenir les abeilles, dont les médias évoquent souvent la fragilité" indique Ariane. "C'est une sorte de prévente, de nouveaux clients pour nous, qui ne vendons qu'à la ferme habituellement". L'occasion, aussi, d'échanger avec des "consomm'acteurs", soucieux de soutenir une agriculture saine :

Bien sûr, les Manchois sont eux aussi partie prenante dans le projet, comme par exemple le judo-club de Picauville, "parrain" de l'une des ruches. "Ils pourront choisir la couleur, le nom de la ruche et son emplacement. Pourquoi pas sous un cerisier, l'un des symboles de la culture japonaise ?" imagine Emmanuel.

Les Ecaussevillais ont jusqu'au 6 avril pour réunir les 5400 euros de leur collecte.