Oui, Thomas Pesquet est en Norvège, casque sur la tête, carnet à la main, et non, ce n'est pas pour le décor. Il participe à PANGAEA, un programme de formation scientifique de l'ESA (Agence spatiale européenne), axé sur la géologie planétaire. L'objectif ? Préparer les astronautes à reconnaître les roches lunaires… depuis la Terre.
"On se rapproche de la Lune… en allant en Norvège ? Pas intuitif mais vrai", explique-t-il sur Instagram.
Ce stage n'est pas anecdotique. Avec les futures missions Artemis vers la Lune, la science embarquée devient une priorité. Et pour ça, il faut que les astronautes soient capables de repérer les bons échantillons à rapporter. Comprendre la géologie lunaire, c'est potentiellement remonter à la naissance de la Terre, il y a 4,5 milliards d'années.
Pourquoi la Norvège est un terrain d'entraînement lunaire idéal
Les paysages norvégiens n'ont rien d'ordinaire. Les îles Lofoten, au nord du pays, possèdent des formations rocheuses très proches de celles qu'on trouve sur les hauts plateaux de la Lune. Autre avantage : elles sont facilement accessibles, contrairement à d'autres sites trop enfouis, aquatiques ou recouverts de végétation.
"C'est ici, aux îles Lofoten, que se trouvent les roches les plus similaires aux hauts plateaux lunaires", précise Thomas Pesquet.
La région devient ainsi un laboratoire à ciel ouvert, où les astronautes s'exercent à prélever, analyser et décrire des échantillons dans des conditions proches de celles de la Lune, à ceci près qu'ils ne portent pas (encore) de scaphandre.
La Lune, témoin du passé de la Terre
Pourquoi tout ce travail sur les roches lunaires ? Parce que la Lune est en quelque sorte un fossile intact de l'histoire de notre planète. Sur Terre, l'érosion et la tectonique ont effacé les traces les plus anciennes. Rares sont les terrains qui dépassent les deux milliards d'années. En revanche, sur la Lune, certaines roches datent presque de la formation du Système solaire.
"En s'y baissant, on ramasse des roches qui datent quasiment de l'origine de notre monde !", souligne Pesquet.
Etudier la Lune, c'est donc remonter aux origines de la Terre, une quête scientifique essentielle pour mieux comprendre notre planète… et les autres.
Travailler en équipe et affiner les réflexes scientifiques
Ce stage PANGAEA est aussi une manière de renforcer le travail d'équipe sur le terrain, un aspect clé des futures missions spatiales. Thomas Pesquet n'était pas seul dans cette aventure. A ses côtés : Arnaud Prost, autre astronaute de l'ESA, avec qui il partage l'expérience.
"Une super opportunité de creuser avec lui (cette fois littéralement 😅) nos compétences en sciences, mais aussi en travail d'équipe", plaisante-t-il.
Un pas de plus vers le retour sur la Lune
Cette étape en Norvège s'inscrit dans une préparation rigoureuse aux prochaines missions lunaires européennes et internationales. Grâce à PANGAEA, les astronautes ne seront pas seulement pilotes ou techniciens, mais aussi de véritables scientifiques de terrain.
Et si Thomas Pesquet observe des cailloux nordiques aujourd'hui, c'est pour mieux décrypter ceux qu'il trouvera peut-être demain… au pied du cratère Shackleton ou sur les hauts plateaux lunaires.
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