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Rouen. Elles ont vaincu ou combattent le cancer du sein

Santé. Le cancer du sein reste le premier cancer féminin, et son incidence a même tendance à augmenter. Si la prise en charge s'améliore, les traitements restent lourds, longs et compliqués à supporter.

Rouen. Elles ont vaincu ou combattent le cancer du sein
Emmanuelle Hoche a vaincu le cancer du sein et tient à témoigner de l'importance du dépistage et d'une prise en charge rapide.

Octobre rose est là tous les ans pour nous le rappeler. Le cancer du sein est loin d'être anodin. Une femme sur 8 sera concernée dans sa vie par cette maladie. Et s'il n'est pas détecté assez tôt, on en meurt toujours. "Ça reste une épreuve qui a un impact sur la vie sociale, la vie professionnelle, la vie personnelle", explique Emmanuelle Hoche, diagnostiquée en 2017 d'un cancer du sein. À seulement 42 ans, le verdict tombe. Elle l'avait senti venir. Elle se fait suivre au centre Becquerel et a décidé de faire entièrement confiance à l'équipe médicale. Le protocole est mis en place : chimiothérapie, opération, radiothérapie puis un traitement par comprimés pendant cinq ans. Aujourd'hui, Emmanuelle Hoche va mieux, mais le traitement a été un parcours du combattant. "La première chimio, je sors de l'hôpital à 13 h 30. À 14 h 30, j'ai les premières nausées. De 16 heures à 22 heures, j'ai cru que j'allais mourir tellement c'était insupportable. Maux de tête et nausées comme je n'avais jamais eu de ma vie", explique-t-elle, en précisant que les réactions sont différentes selon les patients. Elle a fait de l'activité physique adaptée, a été suivie psychologiquement, a continué à travailler autant qu'elle a pu… Car l'aspect psychologique est primordial pour vaincre la maladie. Aujourd'hui, elle l'affirme. Le cancer a changé sa vie. "J'ai changé de look, j'ai changé de boulot, j'apprends des choses tous les jours, je sors de ma zone de confort." Son job désormais ? Chargée de mission pour le centre de lutte contre le cancer Becquerel qui l'a soignée et au sein d'Unicancer, avec comme objectif d'améliorer "l'expérience patient" dans la prise en charge.

"Mon mot préféré, c'est la vie !"

Virginie Ray a 55 ans aujourd'hui, et elle s'engage aussi contre le cancer dans le collectif Triplettes roses, qui concerne les femmes atteintes d'un cancer du sein triple négatif. Cette forme de la maladie est très agressive et touche à 40 % des femmes de moins de 40 ans. Ce cancer l'a frappée, juste avant ses 50 ans. "On est en colère parce qu'on se dit que ce n'est pas juste", se souvient-elle. Elle aussi commence le protocole : chimio, opération, puis rayons. Elle va trouver un exutoire dans l'écriture avec un blog. "C'était pour me rassurer moi et pour que mes proches ne me demandent pas comment je vais tout le temps", raconte-t-elle aujourd'hui, elle qui a refusé de se faire plaindre. Elle a continué l'activité physique, a continué à travailler, même si elle a connu des moments très durs. "Il y a des soirs, j'en pleurais, quand j'étais mal, quand j'étais fatiguée." La perte de cheveux à cause la chimio, elle en a fait un moment de complicité avec sa fille. "C'est elle qui m'a rasé la tête et on en a rigolé." Depuis juin 2019, elle n'a plus de traitement, ni de trace du cancer, mais passe encore chaque année des examens, "toujours avec angoisse". Aujourd'hui, elle "prend la vie du bon côté", "ose plus", "ne se prend plus la tête pour des bêtises". "Je vis !" Et elle témoigne de son expérience auprès du collectif les Triplettes roses. "Je suis un espoir pour les autres Triplettes puisque je suis en rémission. Et je veux que la science avance, car ce cancer reste méconnu."

Le cancer du sein en chiffres 

Rouen. Le cancer du sein en chiffres 
Octobre rose permet de favoriser la prévention.

L'incidence de la maladie a tendance à augmenter dans le pays. La prévention est primordiale pour une prise en charge efficace.

Le centre Becquerel

Le centre Becquerel de Rouen est l'un des 18 centres de lutte contre le cancer (CLCC) de France. Il est spécialisé uniquement dans le traitement et l'accompagnement de la maladie. Le centre est au premier rang pour la prise en charge des cancers du sein en Seine-Maritime et dans l'Eure. Il suit environ 1 000 nouvelles patientes par an.

De plus en plus de cancers du sein

Le cancer du sein est une maladie dont l'incidence a doublé en 20 ans, selon le centre Becquerel. En France, 1 femme sur 8 risque de développer ce cancer. La progression s'explique en partie par le vieillissement de la population et les changements de mode de vie. Près de 80 % des cancers du sein se développent après 50 ans. Le surpoids, la sédentarité, la consommation de tabac et d'alcool sont des facteurs de risque, comme les antécédents médicaux, familiaux, les prédispositions génétiques ou certaines maladies.

La prévention

Détecter tôt le cancer du sein est primordial. 9 femmes sur 10 ayant bénéficié d'un dépistage précoce en guérissent. À partir de 50 ans, les femmes doivent passer une mammographie tous les deux ans. Dès l'âge de 25 ans, il est recommandé de faire examiner ses seins une fois par an par son médecin traitant, son gynécologue ou une sage-femme. À tout âge, chaque femme peut réaliser des examens visuels, pour vérifier qu'il n'y a pas de modifications de l'un de ses seins, et l'autopalpation, pour vérifier qu'il n'y a pas de masse suspecte.

"On est en permanence dans la maladie"

Rouen. "On est en permanence dans la maladie"
Virginie Ray, Emmanuelle Hoche et Géraldine Banville ont toutes été touchées par le cancer du sein. 

Lorsque le cancer a circulé, qu'il est donc avancé ou métastatique, la guérison est considérée comme impossible. De nouveaux traitements permettent malgré tout de largement prolonger la durée de vie des patientes.

Géraldine Banville a 51 ans quand on lui diagnostique un cancer du sein, à la fin de l'année 2022. Le début de l'âge auquel on est invité au dépistage. Elle assure aujourd'hui l'avoir senti, comme une intuition. Elle n'est presque pas surprise quand une masse est découverte à la mammographie. "Ça avait été identifié comme le cancer le plus communément répandu, un cancer hormonodépendant d'une agressivité moyenne", explique-t-elle aujourd'hui. Elle est opérée très vite, au mois de décembre, et la tumeur n'avait a priori pas évolué ailleurs. Géraldine se préparait alors à suivre un protocole "classique" de chimiothérapie et de radiothérapie. Mais la veille de commencer la chimio, les résultats d'une prise de sang tombent. Les marqueurs du cancer avaient augmenté. "Après un PET-scan, on a vu une métastase et demie sur le foie, ce qui change complètement le cas de figure", raconte-t-elle. Le protocole est annulé. Géraldine ne sera jamais considérée comme guérie de son cancer, en l'état actuel de la science. Son cancer est au stade 4. "J'ai passé six mois à pleurer", raconte Géraldine, qui s'est d'abord sentie condamnée, lorsqu'on lui a parlé de métastases.

"Il y a 15 ans,
j'aurais été condamnée dans l'année"

Mais très vite, on l'oriente vers des traitements novateurs, assez récents. "On arrête toutes les hormones, on provoque une ménopause, comme pour couper les vivres au cancer", détaille-t-elle avec ses mots, "et en plus, on commence une thérapie ciblée". Ce traitement par comprimés, qu'elle prend à la maison, empêche la division des cellules cancéreuses. Elle le prend depuis janvier avec un résultat très prometteur. "Je dois faire une prise de sang tous les mois. À l'heure actuelle, il n'y a plus aucune trace du cancer", dit-elle, pleine d'espoir. "Il y a 15 ans de ça, j'aurais été condamnée dans l'année."

"Ce que j'ai retenu, c'est que c'est comme
avoir une maladie chronique"

À force de voir des témoignages sur les réseaux d'autres femmes dans son cas et de sentir l'efficacité du traitement, Géraldine Banville, poussée aussi par ses proches, reprend du poil de la bête. Elle fait du sport et se sent pleine d'énergie. Elle s'estime même chanceuse, de si bien réagir au traitement, avec assez peu d'effets secondaires. L'épée de Damoclès reste malgré tout présente au-dessus de sa tête et l'angoisse revient chaque trimestre, avant chaque nouveau PET-scan qu'elle doit passer. Mais, après des premiers mois très difficiles psychologiquement, elle aborde désormais sa pathologie avec philosophie. "Je suis redescendue à ma condition de mortelle. Ce que je retiens, c'est que c'est comme une maladie chronique. On est en permanence dans la maladie. C'est ça qui est très dur", explique-t-elle.

Son message, en plus de la prévention qui est primordiale : "On peut vivre avec la maladie, des progrès énormes sont faits depuis quelques années. Tous les espoirs sont permis." Elle dit même avoir été reboostée par ce combat à mener, à l'aube de sa cinquantaine. "J'ai une vraie pulsion de vie qui s'est mise en place !"

À seulement 20 ans, Carla est touchée par le cancer du sein

Rouen. À seulement 20 ans, Carla est touchée par le cancer du sein
Toutes les femmes sont invitées à passer une mammographie tous les deux ans à partir de l'âge de 50 ans.

L'âge n'est pas le seul facteur de risque pour le cancer du sein. À seulement 20 ans, Carla vient d'être diagnostiqué et tient à alerter sur l'importance de la prévention. 

Il n'arrive pas qu'aux autres. Et pas qu'aux femmes de plus de 50 ans. Certains types de cancers du sein, comme le triple négatif, touche des femmes de moins de 40 ans. Des prédispositions génétiques peuvent aussi déclencher des cancers chez les jeunes femmes. C'est ce qui est probablement arrivé à Carla, qui souhaite rester anonyme mais a tenu à témoigner. À seulement 20 ans, elle a été diagnostiquée au mois d'août, elle qui a déjà été touchée à 12 ans par un ostéosarcome, une tumeur osseuse. "J'avais seulement des kystes sur la peau qui me gênaient depuis plusieurs années. J'ai passé un scan du corps entier et c'est là qu'on a découvert une masse au sein", explique la jeune femme. Même si les kystes et le cancer n'avaient aucun rapport, c'est en tout cas ce qui a permis de découvrir ce dernier assez tôt. "Comme j'ai déjà eu un cancer, c'est compliqué de se dire : pourquoi moi une deuxième fois ?", témoigne la jeune femme qui a commencé la chimiothérapie.

L'autopalpation,
"ça peut sauver des vies !"

Si Carla tenait à témoigner, c'est surtout pour insister sur l'importance de la prévention, sujet qui la touche particulièrement, elle qui est étudiante sage-femme. "On ne pense pas, quand on est jeune, à l'autopalpation, mais c'est très important ! On trouve des tutoriels sur YouTube. Ça peut permettre de découvrir le cancer tôt. Et c'est essentiel. Ça peut permettre sauver des vies !"

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