Handicap. À Saint-Hilaire-du-Harcouët, la sarbacane rassemble

Ils sont huit adultes, alignés à 2,50 mètres des cibles, larges de 20 centimètres. Les participants au championnat régional de sarbacane sont bien décidés à briller mercredi 28 juin à Saint-Hilaire-du-Harcouët. L'objectif ? Aller chercher leur ticket pour les championnats de France.

La sarbacane, un sport particulièrement inclusif

Louise Romanet est responsable sarbacane du comité départemental de la Fédération française handisport. À l'origine du projet, elle a organisé la compétition avec la mairie de Saint-Hilaire. "C'est un sport qui est très facile à mettre en place et qu'on peut adapter à quasiment tous les types de handicap", souligne la jeune femme.

Si certains peuvent tenir la sarbacane, d'autres doivent s'aider d'une potence pour la maintenir, le temps de souffler la fléchette. C'est le cas d'Alain Raharinjatovo. Il souffre d'agénésie des quatre membres : ses jambes s'arrêtent au-dessus du genou, ses bras avant le coude. "J'avais envie de voir ailleurs, de faire autre chose", confie-t-il.

Pratiquer un sport, une victoire d'office

Les profils sont variés. Avec huit jeunes et huit adultes, la compétition est un succès. Parmi les participants, ravis de pouvoir pratiquer un sport, Nicolas Corbet, atteint d'une maladie dégénérative après un lourd accident quand il était jockey, ou Francis Rochelle, que la maladie de Parkinson handicape fortement au quotidien. Les jeunes de l'Institut d'éducation motrice (IEM) de Saint-Hilaire-du-Harcouët étaient également de la partie.

Avec une quarantaine de pratiquants handisport dans la Manche, la sarbacane se développe peu à peu. Louise Romanet espère voir ce chiffre doubler, mais les nouveaux adhérents risquent de se frotter à rude concurrence : Alain Raharinjatovo s'est imposé ce mercredi, après 268 points sur 300 aux qualifications.