Baie du Mont Saint-Michel. L'appel à la prudence d'un guide professionnel

Tourisme. Quand les grandes marées sont coordonnées aux vacances, le résultat est souvent beaucoup de monde sur le littoral pour en profiter, notamment avec les températures printanières dans la Manche. L'une des activités possibles est de marcher dans la baie du Mont Saint-Michel, mais ça peut être dangereux, explique ce guide professionnel.

Publié le 20/04/2023 à 14h39, mis à jour le 20/04/2023 à 14h57 - Par Thibault Lecoq

Baie du Mont Saint-Michel. L'appel à la prudence d'un guide professionnel — Le Mont Saint-Michel est paré pour recevoir des touristes mais qui doivent faire attention.

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Vendredi 21 avril, c'est le dernier jour de grande marée en Normandie. Des coefficients jusqu'à 102 sont attendus. La mer va laisser sa place aux pêcheurs à pieds et autres promeneurs sur l'estran et les plages de la région. Une des balades incontournable à faire, c'est d'arpenter la baie du Mont Saint-Michel, voire tenter la traversée. Mais attention, ce n'est pas sans risque.

"Le b.a.-ba, c'est d'au moins connaître les horaires de marée", estime Didier Lavadoux, guide professionnel de la baie du Mont Saint-Michel, mais aussi savoir s'en servir. "Ce n'est pas parce que vous venez de Dunkerque ou d'un autre endroit du bord de la mer que vous connaissez les horaires de marées. Ce ne sera pas les mêmes", assure-t-il. Il préconise de partir avec un habitant qui connaît bien la zone, voire un guide professionnel. "Ce n'est pas que du business, c'est au nom de la sécurité", appuie-t-il. Selon lui, ça évite les erreurs et de déplacer des secours pour rien.

"C'est insupportable de voir des gens qui partent avec leurs enfants en se disant 'oui mais on va suivre un tel', 'oui, on est déjà venu il y a quatre ans', ce n'est pas possible", lance-t-il, car pour lui le Baie est en constante évolution.

Une baie qui change avec le dérèglement climatique

Dans la baie du Mont Saint-Michel, le réchauffement climatique est aussi visible, selon un guide professionnel.

Didier Lavadoux est guide professionnel dans la baie du Mont Saint-Michel. À l'extérieur toute l'année, il perçoit bien les changements qui s'y opèrent à cause du dérèglement climatique. "L'année dernière, on s'est bien aperçu de la sécheresse", raconte-t-il. Le changement se voit sur le débit des rivières de la baie, mais aussi sur la faune et sur la flore selon lui.

"On a de plus en plus d'espèces migratrices qui arrivent de plus en plus tôt, et d'autres qui partent de plus en plus tard. D'autres séjournent presque à longueur d'année", détaille-t-il. Il voit notamment des spatules ou des avocettes. Les plantes ne sont pas en reste. "Il y a des plantes qui se font à l'environnement, qui sont plutôt méditerranéenne, qui vont résister de plus en plus", affirme le guide. Il conclut : "Oui, il y a un changement, c'est quelque chose d'assurément vrai."