Contre les déserts médicaux, une cinquantaine de députés allant des Républicains (LR) à La France insoumise déposent une proposition de loi. Parmi eux dans l'Orne, le député LR Jérôme Nury et la socialiste Chantal Jourdan. Lundi 3 janvier, ils ont détaillé cette proposition. "Les inégalités entre les territoires se creusent et il faut stopper l'hémorragie", souligne Chantal Jourdan.
Ecoutez ici Chantal Jourdan:
Réguler les installations
Les internes qui viennent dans l'Orne sont accompagnés, il y a un cabinet de recrutement de médecins étrangers, le Département a mis en place un centre de santé, les médecins en zone de revitalisation ont jusqu'à 50 000 euros d'aide à l'installation et sont exonérés d'impôts durant cinq ans, mais cela ne suffit pas.
"Beaucoup de pôles de santé libéraux ambulatoires à disposition des médecins restent vides et les idées des organisations professionnelles de médecins sentent la naphtaline. Le gouvernement s'agite beaucoup sur de l'affichage, mais concrètement, il ne se passe rien. Désormais, pour avoir des médecins, il faut de la coercition", selon Jérôme Nury.
Ecoutez ici Jérôme Nury:
Pour obtenir un consensus, la proposition de loi adopte le terme de "régulation" : l'installation de médecins sera soumise à autorisation de l'Agence régionale de santé. Un indicateur de l'offre de soins sera défini par profession sur chaque territoire, en fonction de la population de celui-ci. Un accord sera donné sur les territoires sous-dotés, mais ce sera un refus si le territoire est déjà suffisamment doté (sauf remplacement d'un départ en retraite). Il s'agit aussi de développer la coordination des soins : les infirmiers en pratique avancée, en coordination avec un médecin, pourront le décharger de certaines consultations. Les députés veulent également inciter davantage de jeunes à s'orienter vers des études de médecine, avec des bourses dès la première année s'ils s'engagent à s'installer sur un territoire en tension. Ils proposent la création de dix Écoles normales des métiers de la santé, adossées à des lycées dans les principaux déserts médicaux. Enfin, la proposition entend faciliter l'exercice libéral pour les praticiens de pays hors Union européenne, en permettant leur accès sous 45 jours à la commission nationale d'évaluation des compétences, là où cela prend souvent plusieurs années. Cette proposition ne sera sans doute pas examinée avant l'été. Mais les députés vont organiser des réunions dans toute la France, dans l'espoir que le grand public fasse pression sur le gouvernement. Dans l'Orne, cette réunion est programmée le 13 mars à 18 h 30, à Alençon.
Les députés de l'Orne Chantal Jourdan (PS) et Jérôme Nury (LR).
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