Placé en détention provisoire, le suspect a été remis en liberté il y a quelques jours, confirme le procureur de la République d'Évreux Rémi Coutin. "La juge d'instruction a décidé, au vu du caractère infructueux de l'appel à témoins, d'accéder à la demande formulée par l'avocate du détenu", dont "c'était la première demande en ce sens", a expliqué le magistrat, en précisant que le parquet avait émis un avis favorable.
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"L'homme libéré reste mis en examen. Il est placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire national et obligation de pointer très régulièrement dans une brigade de gendarmerie", a souligné M. Coutin, indiquant que "les investigations se poursuivent".
Un appel à témoins lancé en novembre
Un appel à témoins avait été lancé mi-novembre pour tenter d'élucider ce meurtre mystérieux, en vain. "On misait beaucoup sur l'appel à témoins dans un dossier très particulier, sans corps de victime et sans disparition signalée", a commenté le magistrat. Malheureusement, "si des témoignages issus de l'appel à témoins ont été exploités par les gendarmes", cela n'a débouché sur aucun élément concret permettant de retrouver le corps de la victime, a expliqué le procureur.
"C'est un dossier qui présente des fragilités", a souligné M. Coutin. L'homme a été mis en examen en juin des chefs d'"assassinat, recel de cadavre, destruction de preuves et dénonciations mensongères". Mi-mai, une femme s'était présentée à la gendarmerie de Dieppe pour dénoncer un meurtre commis, selon elle, par son ex-compagnon. Elle relatait qu'en mars, ce charpentier d'origine polonaise dont elle venait de se séparer l'avait appelée, "manifestement paniqué et sous l'emprise de l'alcool, pour lui dire qu'il venait de tuer quelqu'un" en voiture.
L'homme se rétractait peu après avant de réitérer ses propos. Selon son ancienne compagne, il lui avait avoué avoir chargé le corps et le vélo dans sa voiture, immatriculée en Pologne, avant de les cacher pour revenir ensuite les enterrer.
Le suspect donne deux versions
À son retour, la cycliste étant toujours vivante, "il l'avait achevée en lui portant plusieurs coups de pelle", selon le récit rapporté par le procureur lors de l'appel à témoins. Deux témoins, dont l'ex-compagne, ont observé des traces de choc sur le véhicule avant que ce dernier ne soit découvert calciné le 12 avril, et déclaré volé par le charpentier le 10 mai.
Interpellé le 21 juin, le suspect a donné lors de sa garde à vue "deux versions diamétralement opposées", selon le procureur : d'abord celle d'"une blague à son ex-compagne afin qu'elle (...) revienne vivre avec lui", avant d'expliquer avoir "bien percuté une cycliste" mais "celle-ci s'était remise et avait pu repartir". Il avait également reconnu avoir lui-même incendié son véhicule.
Avec AFP
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