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Sur une île proche de la Chine, les touristes taïwanais impassibles devant les menaces

International. Debout sur son paddle, Joseph Lin naviguait la semaine dernière au large des îles taïwanaises de Kinmen, où il passait ses vacances, avec en toile de fonds la ville chinoise de Xiamen, quelques jours après le passage d'avions de chasse dans le ciel de ce détroit.

Sur une île proche de la Chine, les touristes taïwanais impassibles devant les menaces
Le touriste Joseph Lin sur son paddle, le 10 août 2022 aux îles de Kinmen, à Taïwan - Sam Yeh [AFP]

L'archipel, à quelque trois kilomètres de la Chine communiste, est devenue une destination touristique dont la popularité n'a pas faibli malgré les grandes manoeuvres militaires de Pékin du début du mois.

Ancien soldat venu du sud de l'île, M. Lin n'a pas voulu annuler son séjour de trois jours, estimant que le régime communiste essayait seulement d'apaiser le sentiment nationaliste de son pays par une démonstration de force.

"Je pense que la guerre russe en cours en Ukraine a envoyé un avertissement au (président chinois) Xi Jinping, montrant qu'il ne serait pas facile de prendre Taïwan", explique à l'AFP cet homme de 35 ans, pagaie à la main sous un soleil brûlant d'été.

"Le prix à payer serait trop élevé".

Les tensions dans le détroit de Taïwan sont à leur apogée, après la réaction courroucée de Pékin à la visite de la présidente de la Chambre des représentants des Etats-Unis à Taipei.

La Chine a effectué des exercices militaires sans précédent, tirant plusieurs missiles dans les eaux autour de Taïwan et déployant avions de chasse et navires de guerre pour simuler un blocus de l'île.

Mais au milieu de ces bruits de bottes, le tourisme continue à Kinmen.

Les vols intérieurs vers l'île se poursuivent, les cars déversent le flot de touristes sur les sites populaires et les visiteurs accumulent les souvenirs dans les boutiques de l'aéroport.

On se presse aux postes d'observation, passant devant des fresques anti-Chine, pour prendre des photos du continent à travers les pointes anti-débarquement enfoncées sur la plage.

"Continuer notre vie"

Kinmen est un ancien champ de bataille. Les habitants ont subi des bombardements épisodiques de l'artillerie chinoise jusqu'à la fin des années 1970.

Puis l'archipel s'est ouvert aux touristes en 1993 et n'est jamais revenu en arrière.

Les reliques de la guerre et les monuments de son passé militarisé sont aujourd'hui des attractions phares.

"Cela ne sert à rien de s'inquiéter (d'une invasion chinoise). Nous devrions rester calme et continuer notre vie", explique Vanessa Chu, 52 ans, venue de la cité côtière de Hsinchu.

"Je souhaite la paix, car Taïwan est petit et si les tensions continuent, Taïwan souffrira plus que la Chine", ajoute-t-elle aux côtés de ses deux fils.

De nombreux habitants de Kinmen conservent une opinion favorable à la Chine après des années d'échanges commerciaux et de tourisme. L'eau potable de l'île vient principalement du continent.

Le Parti communiste chinois considère Taïwan comme une partie de son territoire qu'il "unifiera" un jour, par la force si nécessaire.

"Trop à perdre"

Sur Lieyu, île habitée la plus proche du continent et connue comme "La Petite Kinmen", les touristes chinois utilisent un télescope depuis une vieille forteresse pour lire sur un panneau de Xiamen, de l'autre côté du détroit, "Un pays deux systèmes, unifions la Chine".

Le slogan vise les Taïwanais et reprend un principe de gouvernance qui a été appliqué à Hong Kong après sa rétrocession en 1997, censé garantir un haut degré d'autonomie.

Mais une grande majorité de Taïwanais rejettent ce modèle, plus encore après avoir vu les libertés des Hongkongais supprimées par Pékin à la suite des grandes manifestations de 2019.

Lors de la visite de l'AFP à Kinmen, certains touristes gloussent quand le guide plaisante sur le fait que les Chinois pourraient changer le slogan à Xiamen en "Utilisons la force, unifions la Chine".

Un touriste âgé de Taipei, qui souhaite rester anonyme, pense que la Chine n'attaquera pas Taïwan directement car "il y aurait trop à perdre".

Mais M. Lin, l'ancien soldat, se dit prêt à combattre si nécessaire. "Taïwan est mon pays et je suis prêt à m'élever" contre la Chine, dit-il, planche de paddle à la main.

"Si nous ne protégeons pas Taïwan, qui va nous protéger? Notre démocratie est précieuse".

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