"Le CBD n'est pas une drogue ni un médicament", explique Julien Caquineau, chargé de mission réduction des risques et des dommages en milieux festifs pour l'Association addiction France à Caen. "Pour le moment, il est reconnu pour ses effets de bien-être, mais sans portée thérapeutique. Rien n'est avéré", détaille le professionnel.
Selon lui, le produit provoquerait des sensations d'apaisement, de détente, réduirait le stress ou encore permettrait de faciliter le sommeil. "Pour le moment, le CBD est peu connu du milieu médical", nuance pour sa part le Dr Benoît Cotrelle, responsable veille et sécurité sanitaire à l'Agence régionale de santé.
Pas d'effets psychotropes mais "d'autres dangers"
Pour autant, sa démocratisation est réelle. Une situation qui pourrait trouver une part de son explication dans la législation draconienne en France sur l'utilisation du cannabis selon Gregory Lange, responsable d'un centre de soin et d'accompagnement de prévention en addictologie. "Contrairement à nos voisins européens, le cannabis est illicite en France. Le CBD, lui, est légal, c'est pourquoi beaucoup de jeunes se tournent vers ce produit", détaille-t-il. Jusqu'à présent, aucun patient de ce centre n'a présenté de problème lié au cannabidiol. "Le CBD ne provoque pas d'effets psychotropes, mais il peut y avoir d'autres dangers. Des études doivent encore être menées", poursuit Grégory Lange.
En 2017, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) annonçait dans un rapport que le CBD ne devait pas être classé parmi les substances contrôlées et les stupéfiants. "Cet arrêté indique qu'il n'existe aucune nocivité du produit. Cependant, il est interdit de le présenter comme médicament, car il est considéré comme un complément alimentaire", poursuit Grégory Lange.
Toutefois, ce spécialiste reste vigilant, car "il n'y a jamais aucun risque avec une substance, quelle qu'elle soit".
Pour lui comme pour Julien Caquineau, certaines précautions sont tout de même à prendre quant à l'utilisation du cannabidiol. "Il faut être vigilant sur la façon dont les gens se projettent et utilisent le CBD", précise le second. Tout d'abord, ce produit est très souvent fumé, et parfois avec du tabac. "La plupart des boutiques de cannabidiol vendent des fleurs, mais doivent normalement conseiller de les consommer en tisane", alerte-t-il.
"Tout comme on prévient sur le cannabis, on le fait sur le CBD"
Autre risque constaté par l'Association : la limite de la teneur en tétrahydrocannabinol (THC), la principale molécule active du cannabis, lors d'un contrôle au volant. "La loi française est draconienne à ce sujet. Lorsqu'un test salivaire est réalisé, il est autorisé d'avoir un nanogramme de THC par millilitre de sang. Comme, dans le CBD, le taux est de maximum 0,2 % en teneur de THC, il est possible qu'un fumeur de cannabidiol soit testé positif à ce test, avec toutes les conséquences juridiques que cela peut entraîner. Tout comme on prévient sur le cannabis, on le fait sur le CBD", signale Gregory Lange. Avis aux consommateurs.
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