En ce moment : All Out Of Fight - PINK Ecouter la radio

En ce moment
abonnement

Mexique: le chemin de croix des femmes battues pour que justice soit faite

France-Monde. Encore marquée par les coups, Marisela Oliva attend seule devant un tribunal de Mexico le verdict qui décidera du sort de son agresseur: condamné ou libéré.

Mexique: le chemin de croix des femmes battues pour que justice soit faite
Les bras de Marisela Oliva bleuis par les coups de son ex-compagnon, le 20 juin 2021 à Mexico - CLAUDIO CRUZ [AFP]

Tout ce qu'elle réclame est que justice soit faite. Mais y parvenir est souvent illusoire dans un pays où 94% des crimes contre les femmes restent impunis, selon Conavim, une agence gouvernementale qui s'efforce de les prévenir.

"Si les autorités laissent partir mon agresseur, où vais-je aller pour me protéger ? Où vais-je me cacher s'il menace de me tuer ? Où sont les autorités qui sont censées me protéger ?", se lamente Marisela, 58 ans.

S'appuyant sur un déambulateur depuis son agression par son ex-partenaire, elle se déplace lentement. Ses bras sont encore bleuis par les coups.

Le cas de Marisela n'est pas isolé. Elles sont des milliers de femmes à être les victimes de ce fléau.

Le gouvernement a répertorié cette année 423 féminicides entre janvier et mai, soit une augmentation de 7,1% par rapport à la même période en 2020, année qui s'était soldée par 967 cas.

Le chemin de croix de Marisela pour arriver au tribunal a été long et semé d'embûches.

Selon elle, la police de l'État central de Mexico a réduit l'attaque à une querelle de couple et n'a pas noté sa déclaration complète des faits.

Mais avec l'aide d'un militant contacté par ses soins, l'appareil judiciaire, toujours très lent, a commencé à bouger.

Marisela raconte que le juge s'est montré surpris de la voir entrer dans la salle d'audience avec un déambulateur. Il ne connaissait pas la gravité de son état.

Elle a dû montrer les images des sévices et des humiliations qu'elle a endurés et dont elle conserve la trace dans son téléphone portable, ainsi que des preuves de menaces émanant des proches de son agresseur.

"Qu'est-ce que la justice et les autorités attendent, qu'il me tue pour qu'il puisse être jugé?", s'insurge-t-elle.

"Ils doutent de notre parole"

À plusieurs kilomètres de là, dans un autre tribunal de Mexico, Daniela Sanchez accompagne une autre femme dont l'agresseur comparaît.

Daniela, une fonctionnaire de 37 ans, attend elle-même que justice soit rendue pour les coups de son ex-partenaire pendant leurs années de vie commune.

"La réalité pour les femmes au Mexique est que nous sommes confrontées à un système d'impunité. Dès que nous nous adressons aux autorités, elles doutent de notre parole et des traces visibles sur notre corps", raconte Daniela.

Elle a tendu une banderole réclamant plus de justice et hurle dans un mégaphone.

"Les instances judiciaires (mexicaines) ne sont pas conçues pour pouvoir répondre à un phénomène aussi complexe, multifactoriel et culturel qu'est la violence contre les femmes", constate Fatima Gamboa, codirectrice de l'organisation civile Equis Justicia.

Gamboa indique que pour 120 sentences judiciaires dans tout le pays, Equis Justicia a constaté que dans plus de 80% des cas, les juges ne se sont pas prononcés sur la violence ou n'ont pas analysé s'il y avait des situations de risque pour les femmes et les mesures de protection n'ont donc pas été prises.

- "Epuisant" -

Pour Gris, 34 ans, la procédure judiciaire contre son agresseur s'est avérée exténuante.

Son ex-partenaire est entré en état d'ébriété par effraction dans la petite cuisine où elle travaillait avec d'autres femmes.

L'homme s'est alors mis à les frapper et à tout casser.

Depuis lors, Gris - qui préfère ne pas révéler son identité - et ses camarades se disent désabusées.

"C'est triste, épuisant, on n'arrive pas à s'alimenter. On se demande sans arrêt ce qu'il va se passer, que pouvons nous faire pour accélérer les choses, pour que quelqu'un nous écoute", déplore la femme qui travaille dans une nouvelle cuisine que le groupe a construite grâce à des dons.

La liste des manquements autour de cette agression est longue : la voiture de patrouille a mis 45 minutes à arriver sur les lieux, l'agresseur est toujours en fuite, et l'affaire a été classée comme violence domestique et non comme tentative de féminicide.

Galerie photos
Newsletter
Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Lire les journaux
Petites Annonces
Immobilier
Caen, à louer studette meublée, 13 m2
Caen, à louer studette meublée, 13 m2 Caen (14000) 360€ Découvrir
Gîte
Gîte Sainte-Mère-Eglise (50480) 67€ Découvrir
Bretagne, 22 - Plestin-les-Grèves St-Efflam, loue face à la
Bretagne, 22 - Plestin-les-Grèves St-Efflam, loue face à la Plestin-les-Grèves (22310) 0€ Découvrir
Garage / Box / Garde-meuble
Garage / Box / Garde-meuble Agnac (47800) 60€ Découvrir
Automobile
Renault Megane
Renault Megane Coutances (50200) 2 000€ Découvrir
Vends Mercedes Classe A
Vends Mercedes Classe A Argences (14370) 29 000€ Découvrir
Tiguan
Tiguan Hérouville-Saint-Clair (14200) 9 900€ Découvrir
Urgent, vends Peugeot 407
Urgent, vends Peugeot 407 Saint-Aubin-du-Cormier (35140) 1 300€ Découvrir
Bonnes affaires
Vide maison
Vide maison Cauvicourt (14190) 0€ Découvrir
Armoire ancienne
Armoire ancienne Caen (14000) 0€ Découvrir
Pots de buis
Pots de buis Caen (14000) 0€ Découvrir
Machine à coudre Singer
Machine à coudre Singer Saint-Etienne-du-Rouvray (76800) 75€ Découvrir
L'application mobile de Tendance Ouest
Inscrivez vous à la newsletter
La météo avec Tendance Ouest
Les pronostics avec Tendance Ouest
Votre horoscope du jeudi 28 mars
Les jeux de Tendance Ouest
L'emploi avec Tendance Ouest
Films et horaires dans vos cinémas en Normandie
L'agenda des sorties de Tendance Ouest
Les concerts avec Tendance Ouest
Les replays de Tendance Ouest
Mexique: le chemin de croix des femmes battues pour que justice soit faite