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Procès Troadec: Hubert Caouissin, un accusé "compulsif, obsessionnel et ancré dans le passé"

International. "Compulsif", "obsessionnel" et volontiers paranoïaque, Hubert Caouissin, 50 ans, jugé aux assises de Loire-Atlantique, est apparu mercredi toujours "ancré dans le passé" et convaincu de l'existence du "magot" qui l'a conduit au quadruple meurtre de la famille Troadec.

Procès Troadec: Hubert Caouissin, un accusé "compulsif, obsessionnel et ancré dans le passé"
Le palais de justice de Nantes, le 22 juin 2021, avant l'audience d'ouverture ddu procès Troadec" - LOIC VENANCE [AFP]

Aucun témoin vivant n'a jamais vu ce trésor de pièces et de lingots d'or et les enquêteurs n'en ont pas trouvé la moindre trace au bout de trois ans d'enquête mais Hubert Caouissin, 50 ans, en est convaincu: "le magot" a "toujours existé", a-t-il assuré mercredi à la barre.

"Point de départ" de ses crimes, ce trésor familial aurait été volé par Pascal Troadec, beau-frère de l'accusé, à sa mère Renée durant un séjour de cette dernière à l'hôpital. Et c'est en cherchant des "informations" sur ce vol prétendu qu'Hubert Caouissin se rend de nuit à Orvault, près de Nantes, en février 2017, puis tue à coups de pied de biche Pascal et Brigitte Troadec, 49 ans tous les deux, et leurs enfants Charlotte (18 ans) et Sébastien (21 ans).

A l'époque des crimes, en février 2017, M. Caouissin dit avoir "peur pour sa famille" que "Pascal et Brigitte" lui envoient "un tueur" pour éliminer son fils Jean (prénom modifié). Incarcéré depuis plus de quatre ans, il continue d'ailleurs à donner un faux domicile à la présidente de la cour avant de se reprendre.

"Je suis toujours ancré dans le passé. Des transitions ne sont pas faites", explique-t-il. "Aujourd'hui, il n'y a plus de raison d'avoir peur...", le relance la magistrate. "Oui, mais ça c'est factuel", répond M. Caouissin.

Ce passé dans lequel M. Caouissin est "ancré", c'est aussi sa mère de 82 ans, petite femme aux cheveux blancs ondulés, qui l'écoute seule et impassible au 2e rang. Une mère alcoolique, qui buvait du rosé dont l'odeur baignait en permanence les pièces de la maison et qui "a une perception décalée" des choses, dit-il.

"J'ai pas eu d'enfance", lâche l'ancien enfant de chœur, harcelé à l'école, dernier d'une famille de quatre enfants, qui a un jour reproché à son père de ne pas l'avoir "mis à l'abri" face aux crises de sa mère.

"crapule" et "grosse dondon"

Tapant les murs, hurlant toute la nuit, sa mère lançait objets, claques et insultes, frappait son mari et ses enfants, raconte-t-il. "On avait peur de ses réactions. Elle nous tyrannisait". Atteinte du syndrome de Diogène, "elle accumulait les barquettes plastiques, elle fouillait les poubelles", ajoute-t-il.

L'accusé, qui se décrit comme "blagueur", "sensible" et "un peu vaniteux", aime lui aussi accumuler: il ne jette rien.

"Pour moi, tout doit se recycler", dit-il. "Les emballages de cellophane, je savais pas quoi en faire. J'essayais de me contrôler pourtant."

Il accumule aussi les journaux, les cartons de revues pornos, 800.000 images pornographiques et 450.000 images pédopornographiques et zoophiles sur différents disques durs.

"Tout est compulsif, je télécharge énormément. J'ai besoin d'accumuler (...) J'ai aussi téléchargé des photos de paysages, d'animaux et des tableaux", se justifie l'accusé.

L'ancien ouvrier à l'arsenal de Brest, rémunéré environ 3.500 euros par mois, amasse aussi 100.000 euros d'actions en Bourse. Des actions "qu'il désire depuis longtemps" après avoir réuni "beaucoup d'infos" et préparé un "plan d'attaque" avant de passer à l'achat. "A ce moment, je ressens des émotions, je me sens plus léger", sourit-il.

En arrêt maladie de 2013 à 2016, il connaît une longue phase de dépression liée au bruit ("c'était obsessionnel") et au conflit avec sa belle-famille.

Il accuse ainsi Pascal d'avoir "saboté" un lit chez sa belle-mère, où il venait trouver le sommeil une fois par semaine. "Pascal a dessoudé une pièce du lit. C'était une bouffée d'oxygène pour moi d'aller dormir chez Renée. Après, je plonge", raconte-t-il.

Pascal est appelé "crapule" et Brigitte, "grosse dondon". "Je ne les comprenais pas", dit-il. "Les soirées années 80, les émissions qu'ils regardaient, c'était pas mon truc".

En revanche, Charlotte et Sébastien, "oui je les aimais. Affectueusement", lâche-t-il, avant d'éclater en sanglots.

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