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Nyiragongo: "fausse alerte" sur une éruption, le gouvernement face à l'urgence

France-Monde. Le gouvernement congolais a annoncé samedi par erreur l'éruption d'un petit volcan voisin du Nyiragongo, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), une bourde qui intervient au mauvais moment pour l'exécutif, de plus en plus critiqué pour sa gestion de la crise alors qu'il doit gérer l'urgence humanitaire.

Nyiragongo: "fausse alerte" sur une éruption, le gouvernement face à l'urgence
Des habitants de Goma remplissent des bidons d'eau, le 28 mai 2021, pendant que des ouvriers réparent les canalisations rompues par l'éruption du volcan Nyiragongo, en RDCongo - ALEXIS HUGUET [AFP]

"Fausse alerte sur Nyamuragira. Un avion vient de survoler toute la zone des flancs de ce volcan. Aucune éruption n'a été constatée", a indiqué sur twitter le ministère de la Communication, après avoir fait état d'une éruption de "faible intensité" sur un cratère secondaire sur le flanc nord de ce même volcan, voisin du Nyiragongo.

"Le volcan Nyamuragira est en activité intense mais il n'y a eu aucune éruption", a rassuré peu après un responsable de l'Observatoire de volcanologie de Goma (OVG).

L'erreur a été le fait "d'intenses activités de carbonisation du bois en charbon de bois dont la fumée a été perçue comme une activité du volcan", a justifié le ministère. Elle pourrait coûter cher à l'exécutif en terme d'image, alors que les critiques se multiplient depuis l'éruption soudaine il y a une semaine du Nyiragongo, et l'évacuation surprise et chaotique de Goma ordonnée jeudi par les autorités.

Du magma sous Goma

Le Nyiragongo était entré en éruption sans aucun signe précurseur le 22 mai. Deux immenses coulées de lave s'étaient échappées des flancs du volcan, dont l'une est venue s'immobiliser dans les faubourgs Nord-Est de Goma. Au moins 34 personnes ont trouvé la mort, et entre 900 et 2.500 habitations ont été détruites.

Selon un dernier rapport samedi de l'OVG, 61 tremblements de terre se sont produits au cours des dernières 24H, des séismes "cohérents avec la poursuite du mouvement du magma dans le système des fissures du Nyiragongo vers le lac Kivu".

Ces séismes ont nettement ralenti depuis 48H, a constaté l'AFP.

L'OVG liste désormais trois scénarios principaux pour les jours à venir: "le magma reste sous terre sans éruption", avec ou sans la poursuite des secousses; ou les tremblements de terre se poursuivent et la lave réapparaît sur la terre ferme, possiblement dans les fissures qui fracturent le sol de la cité.

Une quatrième hypothèse catastrophe, celle d'un "glissement de terrain ou un grand tremblement de terre destabilisant les eaux profondes du lac et provoquant l'émergence de gaz dissous", est désormais jugée "beaucoup moins probable", mais "ne peut être exclue".

Samedi, la capitale du Nord-Kivu, en grande partie vidée, a retrouvé néanmoins un semblant de calme et de normalité.

Près de 400.000 personnes sont actuellement déplacées, dans la province voisine du Sud-Kivu, la région du Masisi à l'ouest et plus au nord, depuis l'évacuation "préventive" décidée par le gouvernement. Quelques milliers de personnes ont également trouvé refuge au Rwanda.

Lors du Conseil des ministres tenu vendredi à Kinshasa, puis samedi devant le corps diplomatique, le président Félix Tshisekedi a affirmé que "le gouvernement ne ménage aucun effort pour sauver les vies et aider nos populations qui sont dans la désolation".

Beaucoup avaient déjà vu dans l'éruption du 22 mai une illustration des "faillites de l'Etat", "aucun dispositif d'alerte n'ayant fonctionné ", faute de budget notamment, et "d'une gestion au pifomètre", avait ainsi estimé le journal EcoNews.

"Les gens sont perdus"

"La population a eu l'impression d'avoir été abandonnée à son triste sort (...) Elle a quitté les lieux sans attendre le mot des autorités. C'est la parfaite illustration que l'État n'existe pas", accusait le journal.

Après l'éruption, le gouvernement a dépêché, à grands renforts de déclarations rassurantes, une grosse délégation ministérielle à Goma, lançant travaux, enchaînant promesses d'aide et visites de "réconfort" aux sinistrés.

Mais les conditions de l'évacuation décidée soudainement jeudi ont ravivé les critiques, alors que le gouvernement avait promis des "moyens" pour aider au départ des habitants, et un soutien aux déplacés.

Dans la cohue, la peur et les embouteillages de cet exode soudain, très nombreux se sont étonnés d'être livrés à eux-mêmes, ne sachant où aller ni dormir.

"L'Etat a décidé l'évacuation de la population de #Goma et #Nyiragongo sans AUCUNE aide apportée", a ainsi vertement critiqué sur twitter le collectif d'activistes Lucha.

"Tantôt c'est la guerre, maintenant c'est le volcan... Les gens sont perdus, il y en a beaucoup qui rentrent, certains continuent encore à partir", grognait samedi un agent des douanes, résumant les incertitudes des habitants.

Lors du Conseil des ministres, le Premier Ministre Sama Lukonde "a tenu à rappeler" que l'éruption du Nyiragongo "est survenue sans aucun signe précurseur". "C'est ce qui justifie notre décision (...) d'évacuer la population vers les zones qui ne sont pas exposées", s'est-il défendu, soulignant par ailleurs la réhabilitation "en un temps record" du tronçon routier à la sortie nord de Goma.

Le gouvernement fait désormais face à une crise humanitaire d'ampleur, une de plus dans une région déjà meurtrie depuis trois décennies par les violences des groupes armés. Parmi les multiples urgences, la question de l'accès à l'eau consommable, avec les risques d'épidémie liés, s'avère particulièrement aigüe, selon l'ONU, le CICR et les ONG.

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