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Céline Sciamma, cinéaste au féminin pluriel

International. Céline Sciamma, de retour en salles mercredi avec "Petite maman", explore depuis une quinzaine d'années les identités féminines. Et est devenue l'un des porte-drapeaux d'un féminisme de combat, au cinéma et au-delà.

Céline Sciamma, cinéaste au féminin pluriel
La réalisatrice française Céline Sciamma le 26 mai 2021 à Paris - JOEL SAGET [AFP]

Trois ans de tourbillon #MeToo dans le cinéma, les questions du genre ou du consentement qui deviennent centrales... "J'ai la sensation de vivre un moment que je n'envisageais même pas", témoigne la réalisatrice de 42 ans auprès de l'AFP.

Cette "révolution dans notre parcours civilisationnel", la native de Cergy-Pontoise (Val d'Oise), ancienne élève de la Fémis, s'y consacre depuis plusieurs années.

Elle est de tous les combats: au collectif 50/50 pour l'égalité, avec une médiatique montée des marches à Cannes en 2018, par 82 femmes, pour dénoncer leur marginalisation, à la Société des réalisateurs de films, parmi les signataires de la tribune qui aboutira au profond renouvellement des César...

Fin avril, elle était aussi de la première grande marche des lesbiennes depuis 40 ans, aux côtés de militantes comme Alice Coffin ou de l'actrice Adèle Haenel, une très proche, qu'elle a révélée à l'écran, dont elle a été la compagne et qui a brisé l'omerta sur les violences sexuelles dans le cinéma français.

Yeux bleu-vert, cheveux blonds, cette réalisatrice aux mots pesés mais acérés lutte aussi contre les violences policières, aux côtés de la chanteuse Camélia Jordana, du réalisateur Ladj Ly ou de l'actrice Aïssa Maïga...

"Tensions contraires"

"On est au coeur d'un grand moment d'avancée, de prise de conscience et de diagnostic collectif", constate Céline Sciamma, dont "Petite Maman" a été sélectionné à la Berlinale et qui sait que ses combats rencontrent une "résistance à la mesure des belles impulsions".

Où puise-t-elle son énergie ? "La conscience des oppressions, nos révoltes et nos plus grandes colères viennent de très loin", y compris de l'enfance, un âge dont elle garde "la vitalité".

Et qu'elle a filmé à plusieurs reprises: dans "Petite Maman" mais aussi en 2014 dans "Tomboy", l'histoire d'une petite fille qui se veut garçon, qui lui vaudra les foudres de l'association catholique intégriste Civitas.

Car Céline Sciamma, qui dénonçait en 2020 dans The Guardian le conservatisme "bourgeois" du cinéma français, est d'abord une réalisatrice admirée, qui revendique d'impliquer actrices et spectateurs dans une "expérience". Son aura dépasse largement les chiffres au box-office tricolore (autour de 300.000 spectateurs en salle pour les trois derniers).

Son "Portrait de la jeune fille en feu" a été encensé à l'international et y est devenu l'un des deux films français à dépasser en 2020 le million de spectateurs depuis leur sortie (1,47 million)... juste devant "J'accuse" de Roman Polanski, dont les féministes n'ont de cesse de rappeler qu'il est accusé de viol.

Cette histoire d'amour entre une femme à marier au XVIIIe siècle en Bretagne (Adèle Haenel), et la peintre venue faire son portrait (Noémie Merlant), l'a définitivement inscrite comme réalisatrice qui compte.

Le film, prix du scénario en 2019 à Cannes, est devenu une référence du "regard féminin" au cinéma, qualifié de "geste révolutionnaire" par la spécialiste Iris Brey pour sa façon de montrer un désir "sans domination". Le "Portrait" a "représenté un séisme" en France, où il "n'y avait rien eu de comparable", selon la militante lesbienne et présentatrice d'Arte Marie Labory.

C'est épaulée par le cinéaste Xavier Beauvois à sa sortie de la Fémis que cette diplômée en lettres, lectrice d'Annie Ernaux et admiratrice de David Lynch, réalise son projet de fin d'études. Ce sera "Naissance des pieuvres" (2007, prix Louis-Delluc), un film qui la propulse, ainsi qu'Adèle Haenel, en racontant la découverte de l'homosexualité à l'adolescence.

En 2014, elle consacrera "Bande de filles" à "la construction de l'identité féminine" et aux "assignations" que vivent des adolescentes noires de banlieue.

Céline Sciamma a également écrit pour les autres. André Téchiné, dont elle fut co-scénariste pour "Quand on a dix-sept ans" (2016), dira avoir trouvé chez elle un "appel vers l'émancipation", "quelque chose qui faisait qu'on ne sortait pas plombé, que le cinéma gardait son caractère enchanté".

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