Orne. Deux ans après l'incendie, des chênes normands pour reconstruire Notre-Dame de Paris

L'incendie de la cathédrale de Notre-Dame de Paris, c'était le 15 avril 2019. Deux ans plus tard, le projet de reconstruction à l'identique de la charpente de la cathédrale commence à se concrétiser. Pour le mener à bien, il faudra en tout plus de 1 000 chênes, aussi, les propriétaires forestiers en France ont été sollicités pour en donner deux chacun.

À Val-au-Perche, Xavier Peltier, propriétaire de bois à l'Étang-Bouillon avec ses sœurs, n'a pas hésité, fournissant deux chênes vieux de 120 ans, abattus en mars. "J'ai même gardé un petit bout du tronc des arbres qui ont été coupés ici, en souvenir", explique-t-il.

Les premiers arbres seront destinés
à la flèche de Notre-Dame

"Les premiers chênes qui ont été abattus ont été mis à sécher puis, dans 18 mois, ils seront sciés, comme l'ont été à l'époque ceux qui constituaient la flèche de Notre-Dame, érigée lors de sa restauration au XIX^e siècle par l'architecte Violet le Duc. En revanche, les chênes pour tout le reste de la charpente, ce qu'on appelle la forêt, seront assemblés verts, sans séchage, comme cela avait été fait au Moyen-Âge. Ces arbres ne passeront pas par une scierie, mais ils seront débités à la main, avec des sortes de haches, à l'identique de ce qui avait été fait au XII^e siècle", explique Xavier Peltier.

À quelques kilomètres de la forêt du Perche, dans une autre forêt de l'Orne, à Soligny, un autre don de deux chênes a été effectué, par les moines de l'Abbaye de La Trappe. C'est la première communauté monastique en France à participer ainsi pour reconstruire la charpente de la cathédrale Notre-Dame.

Des apprentis ornais pour transporter
les chênes ?

Une fois l'approvisionnement en matière première résolu, reste à régler la question du transport des arbres de la Normandie à la capitale. Le lycée Mézen d'Alençon, qui forme aux métiers du transport routier, a proposé une solution : Julien Augry, enseignant dans ce lycée professionnel, a proposé le service bénévole de ses élèves à l'expert forestier, basé à Boulogne (Hauts-de-Seine), qui est à l'initiative du don des chênes à travers toute la France. "Pour les élèves, ce serait un super projet pédagogique", explique-t-il.

La décision définitive n'est pas encore actée, mais il se pourrait bien que ce soit les jeunes apprentis alençonnais qui, grâce à leur savoir-faire professionnel, véhiculent les troncs d'arbres entre le département de l'Orne et Notre-Dame de Paris, au volant de leur camion-école…