Francis Goddefroy préside l'Apesa Normandie, qui propose une aide psychologique aux entrepreneurs en souffrance aiguë.
Francis Goddefroy, président de l'Apesa Normandie - Apesa
Qu'est-ce que l'Apesa ?
"C'est une association nationale reconnue d'intérêt général, qui existe depuis 2016 en Normandie. Elle regroupe des magistrats consulaires, experts-comptables, mandataires judiciaires, avocats, etc. Des 'sentinelles' que nous formons à détecter les chefs d'entreprise en souffrance aiguë, qui se sentent très mal, au point même d'envisager le suicide. Le but est de casser ce cercle infernal."
En quoi consiste l'aide apportée ?
"Il y a un premier échange avec la sentinelle, qui peut détecter les difficultés, notamment matérielles, analyser les retombées sur le dirigeant. En cas d'atteinte psychologique, nous lançons une alerte. Le dirigeant est rappelé par un psychologue pour un entretien téléphonique. S'il est nécessaire qu'il soit suivi près de chez lui, l'aide peut aller jusqu'à cinq séances avec un psy local. C'est l'Apesa qui les finance, grâce aux cotisations des adhérents et aux dons, en partie déductibles des impôts."
Quel est l'impact de la crise ?
"Auparavant, les gens culpabilisaient à titre personnel, se rendant compte qu'ils pouvaient être responsables par des problèmes de gestion, de mauvais investissements… Aujourd'hui, ce n'est pas de leur faute : c'est une crise qui les paralyse. Cela crée quelquefois des souffrances encore plus grandes, comme pour les commerçants qui ont acheté juste avant la Covid, qui ne peuvent pas toucher d'aides. C'est important qu'ils se sentent écoutés, soutenus."
Redoutez-vous les mois à venir ?
"Oui, malheureusement. Ce ne sera pas tout de suite car, pour le moment, le gouvernement maintient les aides. Mais quand elles vont cesser, certains vont craquer. Quand l'aide sert à payer le loyer ou le remboursement de l'acquisition du fonds de commerce, ce sera très difficile de repartir sans aucune trésorerie. Dans ce genre de situation, il ne faut pas rester seul, il faut en parler, même avec des confrères. Je me rends compte d'ailleurs que des groupes de travail et de réflexion, parfois informels, se sont créés entre commerçants, pour se donner des conseils. Le malheur général les a un peu rapprochés, et ça, c'est un point positif."
Pratique. Contact par mail : apesa.normandie@orange.fr
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