Au-delà du HAC, du stade Deschaseaux ou de son jeune successeur d'Océane, Olivia Detivelle fait partie des personnages incontournables du Havre. Son histoire d'amour avec le football et le club doyen débute à l'âge de 9 ans, en 1980. "Le 11 octobre, contre Blois", précise-t-elle, d'entrée. "J'allais au stade avec mon père, je regardais Stade 2 et Téléfoot." Vous l'avez compris, c'est dans les posters et les albums de vignettes Panini qu'Olivia Detivelle a passé son enfance, "les écharpes, les maillots, un petit porte-clé que j'ai toujours d'ailleurs, tout cela reste gravé en moi". Et quand à l'adolescence, l'incongruité se fait jour, de voir une jeune fille au milieu d'un kop de supporters, rien ne la rebute. "Je me suis mise au milieu des meneurs, avec écharpe et maillot, ça les a fait rigoler, j'y suis restée", sourit-elle. "Mes copines trouvaient ça bizarre, je n'avais pas les mêmes goûts qu'elles."
Le début d'une route qui a conduit Olivia Detivelle dans tous les stades en France pour suivre les Hacmen : "J'ai dû faire 600 déplacements, avec onze ans sans rater un match. Et encore, celui que j'ai raté, c'est parce que j'étais à deux semaines d'accoucher." De 1997 à 2018, c'est même elle la présidente du Kop Ciel et Marine. Une des seules femmes en Europe à tenir ce rôle, dans une période bénie : l'après-Coupe du Monde 98. "Il y avait plus de filles, plus de gens avec leur maillot dans la rue, un foot plus populaire." Avant une lente régression, puis cette crise de la Covid-19, synonyme de huis clos. Aux antipodes de la culture d'Olivia, "c'est un déchirement de ne plus aller au stade, la vie n'a plus la même saveur". Et l'après alors ? "Certains vont courir dans les stades, d'autres, on ne les reverra jamais", assure-t-elle, pressée, elle, de reprendre place à Océane. Et quel que soit le premier match où elle retrouvera le HAC, il sera mémorable. Autant que le premier.
"Un très gros regret"
S'il est quasiment impossible de détourner Olivia Detivelle de son état d'esprit de supportrice, la fan des Ciel et Marine avoue tout de même un "très gros regret", quand on évoque les différentes "opérations remontée en Ligue 1" de ces onze dernières saisons. Et cette amertume, elle est à chercher sur… la saison dernière ! "Les montées, c'est simple de dire qu'on les joue et nettement moins simple à réaliser. C'est une agrégation de plein d'éléments, la mayonnaise qui prend, un buteur, la confiance, le mental. Et justement, je pense que l'année dernière, nous avions tout ça au moment où ils ont décidé d'arrêter la saison", analyse Olivia Detivelle. "Après un trou dans l'hiver, on était bien revenus, à cinq-six points des places de barrage, on avait retrouvé Tino Kadewere." Et la saison en cours alors ? "On aimerait être plus hauts dans le classement, mais ce qui me satisfait, c'est de voir pas mal de jeunes qui commencent à éclore." Une tradition au HAC, d'où, on le rappelle, sont sortis, entre autres, les champions du monde Steve Mandanda et Paul Pogba. "Un aspect important et ça doit se poursuivre, pour assurer autant la réputation que les finances", conclut-elle.
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