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"Je vais dévisser": mal-être et dépression explosent en temps de crise sanitaire

France-Monde. L'incapacité de voir le bout du tunnel, la solitude, l'inquiétude au niveau professionnel. Le coronavirus, le confinement, et aussi le terrorisme qui continue de frapper, plongent de nombreux Français dans un profond mal-être: les syndromes dépressifs ont doublé en quelques semaines.

"Je vais dévisser": mal-être et dépression explosent en temps de crise sanitaire
De nombreux Français plongés dans un état de profond mal-être lié au confinement, au coronavirus et au terrorisme - CHRISTOPHE SIMON [AFP/Archives]

"Ce qui est dur, c'est l'accumulation. Il y a eu beaucoup trop de choses cette année", confie Marie, 43 ans. Cette Parisienne, mère de deux enfants, sent qu'elle est "à deux doigts" de basculer. "C'est monté en puissance au retour des vacances de la Toussaint" avec le reconfinement, l'assassinat terroriste du professeur Samuel Paty, l'attentat de Nice.

Avec son mari médecin généraliste, elle suit les chiffres du Covid de manière "quasi obsessionnelle". Mais elle essaie chez elle de ne parler que de choses positives: "Sinon, je vais dévisser". Cette cadre supérieure a depuis dix jours "du mal à bosser, à trouver du plaisir". "Tout est labeur: s'occuper des enfants, fêter les anniversaires, organiser les Skype avec les copains. J'ai un sentiment d'étouffement".

Mal-être, déprime et aussi dépression gagnent du terrain. Jeudi, le ministre de la Santé Olivier Véran a observé que la santé mentale s'était "significativement dégradée". Entre fin septembre et début novembre, le nombre de personnes dans un état dépressif a doublé, de 10 à 21% selon Santé publique France.

Déjà lors du premier confinement et les mois qui ont suivi, la consommation d'anxiolytiques et de somnifères a augmenté, avec près de 1,6 million de traitements supplémentaires délivrés en 6 mois par rapport au niveau prévisible.

"Nous voulons éviter une troisième vague, qui serait une vague de la santé mentale", a dit Olivier Véran lors d'une visite à "Fil santé jeunes", un dispositif d'écoute pour les 12-25 ans. Les étudiants sont particulièrement touchés.

"Les ressources s'épuisent"

Sur le forum de cette plateforme, un appel à l'aide: "Je vais bientôt avoir 21 ans et le temps que j'ai passé sur terre me semble déjà beaucoup trop long". Le confinement "n'a fait qu'empirer les choses, mon avenir, si j'en ai un, est plus qu'incertain (...), je me rends compte à quel point je suis seule, absolument personne ne prend de mes nouvelles. La pire des choses c'est que j'ai dû rentrer chez mes parents".

Si les enfants semblent davantage protégés, Julie a vu sa fille de 10 ans sombrer. "Quand son centre aéré a fermé pendant les vacances parce que la directrice a eu le Covid, j'ai commencé à voir des tics apparaître", raconte la mère de famille.

Mais le basculement a eu lieu le jour de la rentrée, marqué par le port du masque pour les écoliers et l'hommage à Samuel Paty. Le soir même, la fillette a fait une crise d'angoisse: "On va pas s'en sortir". Ses tics se sont accentués et elle a déclenché "quelque chose du style syndrome de Tourette". L'enfant habituellement calme a commencé à insulter sa mère, tenir des propos incohérents, crier dans sa chambre.

Elle est désormais suivie par un psychologue et va consulter un neurologue. "Le contexte, ça l'a fait vriller", décrit Julie.

La Croix-Rouge reçoit environ 300 appels par jour, trois fois plus qu'il y a un an. Des mots reviennent. Rosine Duhamel, responsable du pôle de soutien psychologique, a noté quelques paroles d'appelants. "Je ne voulais pas revivre un confinement. (...) Je n'en vois pas la fin, je ne sais pas si les choses reviendront comme avant un jour et ça me fait terriblement peur".

La solitude pèse pour beaucoup. "Le silence, quand on est seul, c'est comme un bruit", a dit l'un d'eux.

Sur une autre ligne, Suicide Ecoute, un homme souffrant d'insuffisance respiratoire a partagé ses idées suicidaires. "Je bois de plus en plus depuis le confinement. Je me dégoute". "Terrorisé" d'attraper le Covid, il ne sort plus. "A quoi ça sert de continuer comme ça?", a-t-il questionné.

"Avec la répétition et la durée, les ressources pour s'adapter s'épuisent", explique Rosine Duhamel. "Et quand les mécanismes de défense s'effondrent, on risque de tomber dans un état dépressif. C'est ce que l'on voit aujourd'hui".

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