20 h 45, il y a comme un air de déjà-vu dans le centre-ville de Caen. Comme pendant le confinement, les rues les plus piétonnes sont presque désertes. À l'angle de la rue Ecuyère, habituel lieu de rendez-vous pour les sorties nocturnes, des passants accélèrent le pas sur les pavés, tous avec le même objectif : être rentrés avant 21 heures, comme le couvre-feu les y oblige. D'autres se mettent à trottiner, par peur d'être verbalisés s'ils ne sont pas arrivés à temps à la maison. Place Bouchard, carrefour de passage en plein centre-ville, des dizaines de livreurs en règle se croisent. Quelques minutes plus tard, le calme règne en pleines vacances de la Toussaint. Les terrasses et salles des restaurants sont vides. La ville s'endort.
Par équipage de trois, les policiers municipaux se répartissent la ville en six secteurs. À bord d'un véhicule, Jérôme, Denis et Fabien ont déjà une idée de leur parcours. "On va circuler dans le secteur piétonnier et le quai Vendeuvre", soit deux secteurs des plus vivants une fois la nuit tombée. Au départ du commissariat de police de Caen, la voiture emprunte la rue de Strasbourg, puis file vers le port.
Les forces de l'ordre indulgentes
Un premier passant est interpellé à 21 h 10, proche d'un arrêt de bus. Interrogé par le policier, il a bien pris connaissance du couvre-feu, mais un problème de transport lui a rendu la soirée difficile. "Apparemment, le bus de 20h46 n'est pas passé. Vous savez où je peux prendre un taxi ? Je dois rentrer à Hérouville." Les agents de police l'orientent avec pédagogie vers la station de taxis la plus proche, sans dresser de contravention. Dans le secteur de la gare, un autre piéton est interpellé, vers 21 h 15. "J'allais chercher deux bières, mais le magasin est fermé." Effectivement, le couvre-feu interdit la vente d'alcool à partir de 20 heures. Là encore, la patrouille reste indulgente. "C'est la troisième soirée de couvre-feu. Il ne faut pas sauter sur les gens à un quart d'heure près. S'il avait été contrôlé à 2 heures du matin, il aurait été verbalisé", tempère le responsable de la brigade de nuit. Aux Rives de l'Orne, des passants se font arrêter. Munis de leur attestation, ces serveurs venaient juste de fermer les portes de leur restaurant. D'autres, au niveau du bassin Saint-Pierre, promènent leur chien, avec une attestation. Ils sont dans les règles (avant probablement un nouveau tour de vis du gouvernement, en milieu de semaine). "Depuis le début, on remarque que le couvre-feu est quand même bien respecté, que ce soit par les professionnels ou les particuliers", relate Jérôme, brigadier-chef principal. Le nombre de verbalisations en témoigne. Samedi, lors de la première soirée de couvre-feu, seules quatre personnes ont écopé d'une amende de 135 €. Ce lundi soir, entre 21 heures et 22 heures, aucun passant n'a été verbalisé.
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