"FARMERS LEAGUE" et un emoji clown. A travers le tweet ironique de Kylian Mbappé, allusion à un prétendu "championnat de paysans" que serait la Ligue 1 aux yeux de ses voisins plus huppés, c'est tout un pays qui s'est délecté d'une soirée historique.
L'exploit de l'OL contre Manchester City (3-1), samedi à Lisbonne, a scellé la revanche éclatante d'une L1 moquée par ses rivaux étrangers, notamment pour avoir choisi d'être le seul grand championnat à ne pas aller à son terme après l'irruption de la pandémie de coronavirus.
Cinquième à l'indice UEFA, plus proche du Portugal (6e) que de l'Italie (4e), la France présente pour la première fois deux équipes en demi-finales de l'épreuve, alors que ces vingt dernières années, seuls trois de ses représentants étaient allés aussi loin.
Exit l'Espagne, l'Italie et l'Angleterre: le dernier carré se jouera sans eux pour la première fois depuis 1991, année du sacre de l'Etoile rouge de Belgrade devant Marseille.
Avec PSG-Leipzig mardi, et Lyon-Bayern mercredi, le foot hexagonal s'offre deux affiches de prestige contre son voisin allemand, face auquel il a nourri "nos plus beaux souvenirs et nos pires cauchemars" comme l'écrit L'Equipe.
"A Bruxelles comme sur les terrains, la France et l'Allemagne moteurs de l'Europe!", a tweeté le président de la République Emmanuel Macron, avec un clin d'oeil en direction de la Chancelière Angela Merkel.
"Injustice" et longue préparation
Ces duels prennent une saveur particulière au vu des derniers mois écoulés.
Quand l'arrêt anticipé de la Ligue 1 levait le voile sur les désaccords entre clubs et instances, qui ont terminé la saison devant les tribunaux, la Bundesliga a été le bon élève du continent, en reprenant en premier, dès la mi-mai, un mois avant les autres Championnats majeurs.
De cette période troublée, Lyon assure en avoir tiré sa force.
"On a l'impression que les joueurs se sont emparés de cette injustice qui nous a cloués, à dix matches de la fin, à une 7e place qui n'est pas européenne, alors que depuis 24 ans, nous étions européens", a assuré le président de l'OL Jean-Michel Aulas, au micro de RMC Sport.
Le club, qui doit à tout prix remporter la C1 pour obtenir le droit de rejouer l'Europe à la rentrée, a aussi bénéficié d'une préparation inédite pour arriver en forme au Portugal. "On s'est adapté. On a fait 8 semaines de préparation. C'est assez énorme", a reconnu l'entraîneur Rudi Garcia.
Après la Juventus en huitièmes et désormais Manchester City, Lyon vit donc sa propre épopée - un terme qui colle plutôt à l'histoire de son rival de Saint-Etienne, finaliste malheureux de la Coupe des clubs champions (l'ancêtre de la C1) contre le... Bayern, en 1976.
"Récupérer"
La formule inédite du "Final 8", où tout se joue sur un match, laisse une chance d'espérer à l'OL avant de défier l'ogre munichois, comme lors de la demi-finale 2010 (0-1, 0-3). Et tant pis si le Bayern vient de dépecer le FC Barcelone de Leo Messi (8-2) en mondovision...
"On ne se donne pas de limites", sourit Garcia. "Mais le mot d'ordre aujourd'hui, c'est récupérer."
C'est justement ce qu'a fait le Paris SG, qui a renversé l'Atalanta Bergame (2-1) dans le temps additionnel mercredi. L'ambitieux champion de France a commencé sa préparation des demi-finales avec de nouveaux pépins physiques à gérer, ceux du gardien Keylor Navas (cuisse), incertain, et Thiago Silva (ischio-jambiers).
Malgré cette litanie de blessés, le club croit plus que jamais en ses chances de soulever la coupe aux grandes oreilles, après des années d'échecs qui ont alimenté la thèse d'une "malédiction" autour de lui.
Une finale PSG-Bayern a les faveurs des pronostiqueurs, d'autant que le PSG aborde en grand favori sa demie contre Leipzig, un effectif sans stars, novice à ce niveau.
"La seule chose qu'on a en tête, c'est Leipzig. C'est notre objectif. On peut faire une grosse erreur si on pense déjà à ce qui pourrait venir après", a prévenu le milieu Ander Herrera. Cet été n'est plus à un résultat improbable près...
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