A la surprise générale, le président russe Vladimir Poutine a annoncé mardi avoir développé le "premier" vaccin contre le Covid-19 et son intention de le produire dès septembre alors même que les essais ne sont pas terminés.
Cette annonce a été accueillie avec prudence par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a rappelé que la "pré-qualification" et l'homologation d'un vaccin passaient par des procédures "rigoureuses".
Dans la soirée, le président américain Donald Trump a de son côté annoncé un contrat de 1,5 milliard de dollars pour la livraison de 100 millions de doses du vaccin expérimental de la biotech américaine Moderna, le sixième contrat de ce genre depuis mai.
Huit mois après l'apparition du virus en Chine, aucun vaccin expérimental n'a à ce stade prouvé son efficacité contre le coronavirus dans des essais cliniques aboutis, mais au moins 5,7 milliards de doses ont déjà été pré-achetées dans le monde.
La mise au point d'un vaccin s'avère plus cruciale que jamais à l'heure où l'épidémie, après avoir montré des signes d'essoufflement, semble repartir de plus belle dans de nombreux pays.
De Madrid à Paris en passant par la Nouvelle Zélande, le Bouthan et Sarajevo, l'inquiétude grandit concernant une possible seconde vague de l'épidémie de coronavirus, poussant de nombreuses capitales à tirer la sonnette d'alarme et à muscler leurs mesures sanitaires.
"Situation critique" en Espagne
"Je le dis avec une forme de gravité: si nous ne réagissons pas collectivement, nous nous exposons à un risque élevé de reprise épidémique qui sera difficile à contrôler", a ainsi prévenu le Premier ministre français Jean Castex.
Au cours des dernières 24 heures, le nombre de personnes diagnostiquées positives au virus a augmenté de 785 nouveaux cas en France. En tout 10.800 nouveaux cas ont été enregistrés en une semaine.
Même inquiétude en Espagne qui affiche les pires chiffres de contagion d'Europe occidentale - 4.923 nouveaux cas quotidiens en moyenne enregistrés durant les sept derniers jours - et où la situation est jugée "critique".
"Nous sommes juste au point où les choses peuvent s'améliorer ou empirer (...) cela implique de faire tout notre possible et d'essayer de freiner les foyers avant qu'ils ne s'aggravent", a déclaré à l'AFP Salvador Macip, professeur en sciences de la santé à l'Université ouverte de Barcelone.
Jusqu'au Bhoutan
Outre-Manche, l'heure n'est pas non plus à la sérénité et la rentrée scolaire s'annonce délicate au Royaume-Uni, pays le plus endeuillé en Europe avec plus de 46.000 morts. "J'ai l'impression que dans peu de temps, il y aura une autre épidémie et qu'on sera tous renvoyés chez nous", confie Alex Bisset, un lycéen de 17 ans à Kelso (sud-est de l'Ecosse).
Dans les Balkans, quelque 500 habitants de Sarajevo ont quant à eux appelé à une réaction "urgente" des autorités pour freiner la propagation du virus.
En Nouvelle-Zélande, la Première ministre Jacinda Ardern a annoncé mercredi le confinement des maisons de retraite du pays et n'a pas exclu de reporter les élections de septembre.
Mardi, elle avait ordonné le reconfinement pour trois jours et à partir de mercredi midi de la plus grande ville de son pays, Auckland, après l'apparition pour la première fois depuis 102 jours de cas de coronavirus transmis localement.
Quant au Bhoutan, petit royaume enclavé entre l'Inde et la Chine, il a ordonné mardi pour la première fois le confinement de sa population après le test positif d'une Bhoutanaise de retour du Koweït.
Cette inquiétude grandissante tranche avec les scènes observées ces derniers jours à Wuhan, dans le centre de la Chine, où est apparu le virus en décembre, avec des jeunes qui se déhanchent lors d'une fête techno, des stands de nourriture pris d'assaut et des embouteillages omniprésents.
"On a perdu nos Espagnols"
Au total, selon le dernier bilan établi par l'AFP mardi, l'épidémie de coronavirus a fait au moins 736.828 morts dans le monde et contaminé plus de 20.122.700 cas d'infection depuis son apparition en décembre.
Aux Etats-Unis, pays le plus touché au monde en valeur absolue avec 164.480 décès, plus de 53.000 nouvelles infections et 1.100 morts ont été déplorés en 24 heures, selon le comptage publié mardi soir par l'université Johns Hopkins.
Sur le plan du tourisme, les restaurateurs et hôteliers continuent de subir de plein fouet les effets de la crise sanitaire.
"On a perdu nos Espagnols, c'est dramatique", se lamente ainsi Stéphane Rives, propriétaire de trois hôtels au pied de la cité médiévale française de Carcassonne.
A Lourdes, pour la première fois, le sanctuaire va célébrer la fête de l'Assomption le 15 août --point d'orgue de l'année-- avec un nombre des pèlerins en simultané limité à 5.000.
Les rencontres sportives connaissent elles des fortunes diverses. Si le tournoi de tennis de Lexington (Kentucky) a pu reprendre aux Etats-Unis - à huis clos -, le marathon de Francfort (Allemagne) a lui été annulé.
La pandémie n'a en revanche pas empêché une Novégienne et un Suédois, confrontés à des restrictions de voyage entre leurs deux pays, de se dire "oui" sur la ligne de démarcation d'un pont frontalier entre les deux pays.
"Il n'y a pas eu d'embrassades, à part entre Willy et moi. Je n'ai même pas pu prendre ma maman dans mes bras", s'est toutefois désolée la mariée Heidi Caroline.
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