A près de 100 jours de l'élection américaine du 3 novembre le choix du candidat au poste de vice-président, qui accompagnera Joe Biden sur le "ticket", revêt une importance particulière, l'ancien sénateur du Delaware ayant admis qu'il serait "un candidat de transition" qui pourrait préparer le terrain pour une nouvelle génération de leaders démocrates.
A 77 ans, l'ancien "VP" de Barack Obama sait qu'il serait le plus vieux président jamais élu et que les spéculations sur sa santé, mentale ou physique, vont bon train. Si sa forme venait à décliner, il a assuré qu'il ne se représenterait pas en 2024. Surtout, en cas de décès, la vice-présidente dirigerait le pays jusqu'à la prochaine élection.
Joe Biden s'est déjà engagé à choisir une femme - qui serait en cas de victoire la première de l'Histoire à ce poste - et, avec les récentes manifestations contre le racisme, beaucoup de responsables démocrates lui ont demandé de choisir une femme de couleur.
Choisira-t-il la sénatrice démocrate, candidate contre lui à la primaire, Kamala Harris ? Ou l'ancienne conseillère à la sécurité nationale d'Obama, Susan Rice ?
Le nom de la sénatrice progressiste, blanche, Elizabeth Warren a également été avancé, pour plaire à l'aile gauche du parti, mais son âge (71 ans) pourrait être un frein à sa candidature. "Joe" pourrait également se tourner vers la sénatrice d'origine asiatique Tammy Duckworth, ancienne militaire qui a perdu ses jambes en Irak et pourrait séduire un électorat plus modéré.
"Je pense que Biden ne sait pas encore qui il va choisir", estime pour l'AFP Joel Goldstein, spécialiste de la fonction vice-présidentielle à la faculté de droit de l'université de Saint Louis.
La convention démocrate, virtuelle pour cause de pandémie et probablement sans photo commune entre M. Biden et sa colistière, est prévue du 17 au 20 août, et le nom de cette dernière attendu début août.
"La question principale est: les candidats au poste seront-ils prêts à jouer leur rôle sur la scène nationale ?"
Dans les sentiers battus
Dans les sondages nationaux, le candidat Biden devance le président Trump, en particulier dans des Etats-clés comme la Floride, la Pennsylvanie ou le Wisconsin, qui ont permis au milliardaire républicain de l'emporter en 2016.
Une position plutôt confortable donc pour Joe Biden, qui ne compte pas sur son choix de colistière pour donner un nouveau souffle à sa campagne comme l'avait fait le républicain John McCain en 2008 avec Sarah Palin.
Un coup d'oeil dans le rétroviseur de l'Histoire nous rappelle que 15 des 18 derniers colistiers démocrates étaient des élus du Sénat, comme Biden en 2008.
Avantage Harris, Warren ou Duckworth alors ?
Pas si sûr. L'élue Val Demings, qui a participé en début d'année à l'instruction du procès en destitution de Donald Trump à la Chambre des représentants, a un profil intéressant, elle qui a été la première cheffe noire de la police d'Orlando, en Floride.
Le nom de Karen Bass, à la tête du groupe parlementaire rassemblant les représentants noirs, revient également, tout comme celui de la maire d'Atlanta Keisha Lance Bottoms.
Deux femmes hispaniques sont également évoquées: la gouverneure du Nouveau-Mexique Michelle Lujan Grisham et la sénatrice du Nevada Catherine Cortez Masto, la première "latina" à siéger au Sénat.
Lors d'une interview à CBS News le mois dernier, le candidat Biden a expliqué que sa colistière devrait être "totalement" en phase avec sa philosophie politique, mais également "prête à devenir présidente dès le premier jour" d'un pays ravagé par une crise sanitaire et économique.
"Je pense que pour Biden, ce fait de se tenir prête est le critère numéro un", expliquait en juillet Alyssa Mastromonaco, une des responsables de la Maison Blanche sous Obama.
"Je ne pense pas qu'il puisse se permettre de choisir quelqu'un qui sorte des sentiers battus".
De toute façon, l'objectif affiché des démocrates étant de chasser Donald Trump de la Maison Blanche, le choix de la potentielle vice-présidente ne risque de faire bouger les intentions de vote pour Joe Biden que de façon très marginale.
Mais le choix d'un candidat modéré, rappelle Joel Goldstein, pourrait finir de pousser les indécis ou républicains anti-Trump dans les bras du candidat démocrate.
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