"De manière formelle et définitive", écrit l'avocat de l'Américain, Olivier de Vilmorin, "le club n'est pas à vendre, Monsieur McCourt ne souhaite pas engager de discussions avec vos clients".
Ce message répondait aux premières approches officielles de la banque d'affaires Wingate, mandatée par Ajroudi pour négocier le rachat de l'OM.
Le clan McCourt avait déjà dit plusieurs fois par voie de presse qu'il n'était pas vendeur, assurant même que le camp d'en face "négocie tout seul", selon le mot d'un dirigeant.
Mais Ajroudi et le président qu'il s'était choisi s'il venait à contrôler l'OM, l'ex-patron du RC Toulon Mourad Boudjellal, répétaient vouloir acheter le club, qui perd de l'argent depuis que McCourt l'a acquis en 2016.
"Il me semblait que la position de mon client (...) avait été exprimée de manière claire, à maintes reprises, et que, dès lors, il n'était pas nécessaire que je réponde à vos messages", ajoute Me Vilmorin dans son courrier.
"Puisque vos clients et vous-même", poursuit-il à l'adresse de Wingate, "semblez vouloir croire que mon silence vise à ménager à Monsieur McCourt la possibilité d'entrer en négociations pour la cession de sa participation dans l'OM, il m'apparaît nécessaire de vous faire part, de manière formelle et définitive, de la réponse de mon client".
L'agitation devrait retomber
Enfin l'avocat ajoute que l'homme d'affaires américain "enjoint" les acheteurs déclarés "à cesser leur campagne de déstabilisation, et redit avec fermeté qu'il ne cédera pas à la pression".
"C'est bien dommage pour Marseille", a regretté auprès de l'AFP le co-fondateur de Wingate, Stéphane Cohen, expliquant "prendre acte" de la réponse de McCourt".
"Marseille mérite un club à la dimension du renouveau de cette ville et des actionnaires capables de redonner un place de leader européen à ce club", ajoute-t-il.
Selon le banquier, le projet Ajroudi/Boudjellal était "très solide, comme les investisseurs derrière lui", ces derniers venant de plusieurs pays, notamment d'Arabie Saoudite et des Émirats Arabes Unis.
Ce rejet formel du clan McCourt doit permettre à l'agitation de retomber après trois semaines de joutes médiatiques, depuis que Boudjellal puis Ajroudi ont dévoilé leur idée de rachat, s'attirant le démenti du président de l'OM, Jacques-Henri Eyraud, et de la porte-parole de McCourt.
Le camp des acheteurs n'a cessé de répéter que le club perdait beaucoup d'argent et que McCourt se lassait. Le camp olympien a répliqué en mettant en doute le sérieux de candidats, "des pieds-nickelés de la finance", selon un dirigeant.
L'OM a mis aussi en doute la surface de Wingate, qualifiée de "boutique", un terme du jargon bancaire.
Assignation, déstabilisation
"Une boutique de quartier, ça me va bien", a réagi Stéphane Cohen. "Je n'ai pas de leçons à recevoir de Monsieur Eyraud, on connaît l'issue des affaires qu'il a gérées", allusion à Paris-Turf, une de ses anciennes entreprises, actuellement en redressement judiciaire.
"Je ne le connais pas, mais comme il nous a égratignés, je peux répondre. A sa place, je ferais plutôt profil bas", a ajouté le patron de Wingate.
Le ton était encore monté d'un cran cette semaine, les attaques passant sur le terrain judiciaire.
Mardi, l'OM a assigné en justice Ajroudi et Boudjellal pour une "campagne de déstabilisation", réclamant 500.000 euros de dommages et intérêts aux deux hommes.
Mercredi, Ajroudi répliquait par l'intermédiaire de son avocat, Olivier Pardo, moquant une attaque en justice "plus médiatique que juridique".
Cette assignation, c'est "du pipi de chat", a dit Boudjellal dans son style plus direct, jeudi sur la radio RMC.
La réponse de McCourt siffle la fin du match. Au moins du match aller, veulent croire les acheteurs.
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