Le bénévole "était chargé de fermer la cathédrale vendredi soir et les enquêteurs voulaient préciser certains éléments de l'emploi du temps de cette personne", a expliqué dimanche à l'AFP Pierre Sennès, procureur de la République de Nantes.
Les enquêteurs souhaitent entendre cet homme "sur les conditions" de fermeture de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul, mais "toute interprétation qui pourrait impliquer cette personne dans la commission des faits est prématurée et hâtive", a ajouté le procureur.
En l'état de la procédure, "il n'y a aucun élément qui rattache directement mon client à l'incendie dans la cathédrale", a déclaré à la presse dimanche Me Quentin Chabert, l'avocat du gardé à vue.
L'homme "est un Rwandais, venu se réfugier en France il y a quelques années. Il a fait quelques démarches pour avoir ses papiers comme des centaines d'autres", a expliqué dimanche à l'AFP le recteur de la cathédrale de Nantes, le père Hubert Champenois.
Selon le recteur l'homme de 39 ans est "servant d'autel". "Je le connais depuis quatre ou cinq ans", a-t-il assuré, avant d'ajouter : "J'ai confiance en lui comme en tous les collaborateurs".
Aucune trace d'effraction au niveau des accès extérieurs n'a été constatée, selon le procureur.
"J'ai fini de jouer à 21H00 vendredi" et "tout était parfaitement normal, très calme. J'étais loin d'imaginer le drame qui allait survenir le lendemain", a témoigné auprès de l'AFP Michel Bourcier, 56 ans, organiste à la cathédrale de Nantes.
Mais des questions se posent sur l'origine de l'incendie, car "trois points de feu distincts" ont été repérés à l'intérieur de la cathédrale. "Entre le grand orgue, qui est sur la façade au premier étage et les autres feux, vous avez quasiment toute la distance de la cathédrale. Ils sont quand même à une distance conséquente les uns des autres", a relevé samedi le procureur.
Dimanche après-midi, le parvis de la cathédrale a été rendu à la circulation, a constaté l'AFP. Les sapeurs-pompiers ont laissé la place aux enquêteurs dans la cathédrale, dont la façade est légèrement noircie au dessus du porche.
"C'est triste de voir ça"
"On repense forcément à Notre-Dame", témoigne Vanessa, 43 ans, une commerçante qui habite dans le quartier de la cathédrale. "C'est notre patrimoine, c'est triste de voir ça. Même si c'est restauré, des choses ne reviendront pas".
Georges, 90 ans, "Nantais de toujours", regarde tristement la cathédrale. "J'ai déjà connu ça en 72, ça me rappelle de douloureux souvenirs, c'était toute la charpente qui avait brûlé", se souvient-il..
Des experts en incendie, du laboratoire de police scientifique et technique, sont à pied d'œuvre pour tenter de déterminer l'origine du sinistre, dans le cadre de l'enquête ouverte pour "incendie volontaire".
Samedi, ce sont des passants qui ont alerté les pompiers de la présence de flammes sortant de la cathédrale, vers 07H45. Il a fallu environ deux heures aux sapeurs-pompiers pour circonscrire l'incendie, qui a principalement touché le grand orgue.
Cet orgue était installé sur une plateforme érigée en 1620 et on y monte par un escalier de 66 marches. Le grand orgue, qui datait de 1621, avait survécu à l'incendie de la cathédrale en 1972, provoqué par le chalumeau d'un couvreur. La cathédrale avait rouvert au culte en 1985.
Le Premier ministre Jean Castex, accompagné sur place des ministres de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et de la Culture, Roselyne Bachelot, a rendu samedi après-midi hommage "au dévouement et au très grand professionnalisme" de la centaine de sapeurs-pompiers mobilisés. L'État "prendra toute sa part" dans la reconstruction "que je souhaite la plus rapide possible", a-t-il promis.
L'édification de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul, de style gothique flamboyant, a duré plusieurs siècles (de 1434 à 1891).
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