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"Je vais sauter" dans la mer: sur l'Ocean Viking, la tension monte

Le jeune Soudanais enlève son T-shirt et lance: "Je te jure, je vais sauter. Je ne sais pas nager, mais je ne peux plus rester ici!". A bord de l'Ocean Viking, au large des rivages de l'Europe méridionale, la tension monte parmi les migrants secourus en mer.

"Je vais sauter" dans la mer: sur l'Ocean Viking, la tension monte
Des migrants dans une embarcation en bois sont secours par l'équipe de SOS Méditerranée et recueillis sur le bateau Ocean Viking, au large de l'île de Lampedusa, le 25 juin 2020 - Shahzad ABDUL [AFP]

Cela fait cinq jours, mardi, que 118 migrants fuyant la Libye ont été recueillis à bord du navire humanitaire de SOS Méditerranée. Et pour certains, entassés à bord d'une embarcation en bois, le périple avait commencé 48 heures plus tôt. Depuis, ils errent souvent pieds nus sur le pont de ce bateau de 69 mètres, quand ils ne se serrent pas dans le conteneur blanc où ils dorment à même le sol.

Ce lundi matin, le soleil cognait déjà fort en Méditerranée, entre la Sicile et Malte, où l'Ocean Viking tourne en rond en attendant qu'on lui attribue un port de débarquement. Et un groupe de Marocains, d'Egyptiens et un Soudanais ont sonné une révolte qui sommeillait depuis la veille, déjà.

Une revendication, unanime sur le bateau, domine: "On veut parler à nos familles. Je suis resté longtemps en mer, je n'ai pas prévenu la famille, qui doit penser que je suis mort. Je suis sûr que mes enfants se disent +papa est mort+", répète inlassablement Saïd, un Égyptien de 35 ans au bord des larmes.

Une demi-heure plus tôt, avec un Soudanais, lui aussi avait menacé de se "jeter à l'eau", mimant le plongeon de ses mains en signe de désespoir, si on ne lui permettait pas de passer ce simple appel.

"Je leur avais dit que ça prendrait deux jours, de traverser. Maintenant ça fait presque sept jours", explique-t-il, jogging du Paris Saint-Germain retroussé sur une jambe plâtrée.

Plus tôt, un Marocain pestait, avec un brin de mauvaise foi, que leur embarcation "était presque arrivée" sur l'île italienne de Lampedusa (ils étaient à 100 km) lorsque l'Ocean Viking les a ramenés à bord. "Ca fait cinq jours et on est toujours là, laissez-nous partir!", s'est-il exclamé.

- Rumeurs -

Les esprits s'échauffent, les rumeurs font leur apparition. Les Bangladais à bord auraient ainsi accès à un réseau wifi et pourraient secrètement être en lien avec leur famille.

"Soyez patients", leur a répété l'équipe de SOS Méditerranée, dont plusieurs membres se sont succédé sur le pont pour déminer la frustration. Et éviter de revivre les scènes improbables vécues sur d'autres bateaux d'où des migrants à bout de patience se sont déjà jetés à l'eau par le passé pour tenter de rallier la terre à la nage.

Dans l'immédiat, décision a été prise de donner plus d'espace en ouvrant par exemple un conteneur servant habituellement d'abri aux femmes – il n'y en a qu'une à bord, cette fois, avec son mari.

La situation était "chaude", reconnaît Ludovic, marin-sauveteur qui a été le premier à raisonner les têtes brûlées. "Mais c'est surtout honteux que les Européens ne répondent pas à nos demandes pour avoir un port de débarquement. C'est inhumain de les laisser croupir là dans ces conditions", dénonce-t-il auprès de l'AFP, dont un journaliste est embarqué à bord. "Que les politiciens viennent voir ces gens qui dorment par terre dans un conteneur."

Il est "urgent qu'ils soient pris en charge", explique-t-on au sein de l'ONG qui affrète le bateau.

En attendant, impossible de faire un pas sur le pont de l'Ocean Viking sans être interpellé par cette interrogation: "Quand est-ce qu'on arrive en Europe ?"

Pour y répondre, Maggie, responsable des questions humanitaires à bord, a fait défiler plusieurs groupes, par nationalités. Assis en ronde, elle rassure: "Selon le droit maritime international, n'importe quelle personne secourue en mer doit être amenée dans un port sûr, et la Libye n'est pas un pays sûr".

"OK", répond un Bangladais. "Mais pour nos familles, pour l'instant, on est toujours morts."

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