Ils étaient dix candidats au premier tour. L'accident de Lubrizol en septembre dernier avait réveillé des consciences politiques. Impossible alors de se promener dans les rues de Rouen ou aux abords d'un marché sans croiser des militants. Et puis, la crise sanitaire est passée par là. L'abstention au premier tour a été considérable (62 % à Rouen). Et trois mois après, les deux candidats de la ville aux cent clochers doivent relancer une machine désormais grippée. Une campagne inédite donc et qu'il faut adapter aux incontournables gestes barrières. Dans les deux camps, on s'accorde sur un point : pas de meeting ou de réunion publique et pas de porte à porte. Chez le duo Bures-Caron, la campagne est même réduite au minimum. "La profession de foi est importante et on fait du boîtage", explique Jean-François Bures. C'est quasi la seule action de terrain de cet entre-deux tours à rallonge pour la liste de droite et du centre. "On pense à la santé des concitoyens", abonde Khalid Jerrari, militant et colistier, gel en poche, masque sur le visage et gants jetables sur les mains, alors qu'il glisse des programmes dans des boîtes aux lettres de la rive gauche. "On préfère ne pas faire campagne que de prendre le risque de rendre les gens malades." Il y a bien sûr aussi les réseaux sociaux, devenus plus que jamais l'outil de campagne à la mode, "mais on ne touche pas tout le monde", concède Jean-François Bures.
L'enjeu de la participation
Même constat pour son adversaire Nicolas Mayer-Rossignol, le socialiste à la tête du collectif Fier.e.s de Rouen, même s'il est plutôt satisfait des réunions publiques thématiques quotidiennes en "visio" de ces derniers jours. "Ça rassemble entre 50 et 90 personnes, dont certaines ne se seraient peut-être jamais déplacées", juge-t-il, bien que cela ne "remplace pas le contact physique". Dans son équipe de campagne, on a fait le pari de la visibilité, dans le respect des gestes barrières. Les militants sont présents sur les marchés, masqués. Les programmes sont disposés sur des présentoirs pour ne pas avoir à les donner de main à main. "On met les tee-shirts et on essaie de dire aux gens d'aller voter", explique Elisabeth Alazard, membre du collectif Fier.e.s de Rouen sur le marché Châtelet. Elle est bien consciente de l'enjeu de la participation face à une dynamique rompue : "Les gens sont passés à autre chose, ils sont préoccupés par le quotidien." Et sans porte à porte, une certaine frustration gagne la militante. "C'est là qu'on peut convaincre les gens, ça nous manque énormément." L'équipe installe aussi régulièrement son barnum près du Palais de Justice ou à Saint-Sever. Des balades à vélo, organisées chaque samedi, ont aussi permis d'aller à la rencontre des Rouennais. En espérant qu'ils se déplaceront aux urnes le 28 juin…
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