"Jusqu'à mardi [2 juin, NDLR], nous sommes toujours dans la phase 1 et toutes les mesures actuelles restent en vigueur." Avant de détailler la phase 2 du déconfinement, valable à compter du mardi 2 juin, le préfet de la région Normandie Pierre-André Durand rappelle l'importance d'être "discipliné", lors de sa conférence de presse, le vendredi 29 mai à Rouen. Le "nouveau décret qui donnera le détail de la réglementation" de la phase 2 sera publié le samedi 30 mai au Journal officiel, indique le préfet.
92 294 indépendants et petites entreprises ont perçu près de 123 millions d'euros de l'État depuis le début de la crise. Concernant le chômage partiel, "les chiffres sont particulièrement impressionnants", puisque plus de 53 000 entreprises en ont bénéficié et près de 300 000 salariés ont touché des indemnités.
Réouvertures généralisées des classes
"L'enjeu majeur est celui du retour des élèves en classe, explique Christine Gavini-Chevet, rectrice de la région académique de Normandie. Beaucoup d'élèves ont décroché, ça peut être grave pour leur avenir et leur scolarité ultérieure." Certains élèves se sont moins connectés aux cours en ligne que pendant le confinement. "Il ne faudrait pas que cette crise laisse de traces à long terme pour les jeunes", poursuit-elle.
26,6 % des élèves ont fait leur retour en classe depuis le lundi 11 mai dans les écoles normandes, "c'est dans la moyenne nationale". 69 % des professeurs, en école ou au collège, sont présents physiquement en classe, les autres travaillent à distance. Dans les collèges, 36 % des élèves de 6e et 5e sont présents en classe en Normandie, depuis la reprise le 18 mai.
Pour la réouverture, à compter du 2 juin, des classes de 4e et 3e, les groupes resteront à 15 élèves maximum dans une salle.
Dans les lycées, l'organisation se fera selon les niveaux. "Il faut imaginer accueillir les élèves de seconde en priorité pour préparer la première, poursuit Christine Gavini-Chevet. On peut aussi imaginer ouvrir les classes de première pour développer l'enseignement autour du français, avec la suppression de l'oral au bac."
Sur les écoles, "il faut aller convaincre les derniers maires qui hésitent encore sur l'ouverture des écoles", pour atteindre les 100 % de réouverture dans l'académie demandée par le ministre de l'Éducation nationale. Pour les vacances scolaires, un soutien scolaire, pour les décrocheurs notamment, sera proposé dans "les premières semaines de juillet et les dernières d'août". Des vacances gratuites, avec "forte connotation pédagogique", sont en cours d'élaboration.
"Le virus circule toujours"
"Les résultats sont favorables et il faut que ça continue", prévient Christine Gardel, directrice générale de l'Agence régionale de santé (ARS) de Normandie. Elle appelle à la vigilance de chacun pour le respect des gestes barrières, alors que les contacts entre personnes se multiplient avec le déconfinement.
"Le virus circule", rappelle-t-elle. Vingt patients du Covid-19 sont toujours en réanimation dans les hôpitaux de la région, avec un taux d'occupation de 6 % des lits. 621 décès sont liés au Covid-19 en Normandie depuis le début de l'épidémie.
Dans la région, la capacité est de 35 000 tests par semaine, avec 15 laboratoires mobilisés pour les analyser en Normandie. Un peu moins de 8 000 tests ont été effectués la semaine dernière, "car la stratégie est bien définie avec le test des personnes symptomatiques", rappelle la directrice générale de l'ARS. La stratégie de dépistage va être intensifiée, notamment dans des lieux à risque comme les EHPAD ou les lieux d'hébergement pour personnes handicapées.
Cinq clusters en Normandie
Depuis le déconfinement, 1 084 personnes ont été enregistrées dans la plateforme Contact Covid mise en place par l'Assurance maladie. En moyenne, trois contacts sont concernés et isolés par malade (contre dix contacts anticipés avant le déconfinement) "Ça veut dire que la population a compris ce qu'étaient les gestes barrières et l'importance de limiter les contacts", poursuit Christine Gardel.
106 situations potentielles de cluster ont été analysées dans les crèches, les écoles ou encore les prisons. Cinq clusters ont été identifiés en Normandie : quatre en établissement de santé et un en entreprise dans la Manche, le Calvados et la Seine-Maritime
De nouvelles difficultés d'approvisionnement ont été enregistrées avec un retard de livraison dans les officines. "Je demande à chacun d'anticiper la fin de l'état d'urgence sanitaire avec la reprise des commandes individuelles", annonce Christine Gardel.
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