En ce moment : C'EST COMME CA - RITA MITSOUKO Ecouter la radio

En ce moment
abonnement

Journal de bord d'un réanimateur: "la vague continue de monter"

Praticien dans un hôpital de la région parisienne, en première ligne pour traiter la déferlante de malades du coronavirus, un anesthésiste-réanimateur livre tous les jours pour l'AFP, sous couvert d'anonymat, le résumé de sa journée en pleine crise sanitaire.

Journal de bord d'un réanimateur: "la vague continue de monter"
Praticien dans un hôpital de la région parisienne, en première ligne pour traiter la déferlante de malades du coronavirus, cet anesthésiste-réanimateur livre tous les jours pour l'AFP le résumé de sa journée, vu de l'intérieur (photo d'illustration) - Martin BUREAU [AFP/Archives]

Samedi 28 mars

01H36: "La journée n'est pas finie.

La vague continue de monter. Les lits de l'unité non Covid sont en train d'être transformés en nouvelle unité Covid. Il se pourrait qu'en début de semaine prochaine, il n'y ait plus réellement d'unité non Covid et seulement quelques lits en fonction des patients déjà présents et pas transportables ailleurs.

Le manque de places en réanimation commence à modifier complètement nos pratiques et notre vision de la médecine moderne. Les patients qui étaient considérés la veille comme jeunes et sans antécédents sont maintenant pour certains trop âgés et avec trop de comorbidités.

On est obligés de prendre des décisions de limitation thérapeutique peut-être plus rapidement qu'avant chez certains malades. Encore une fois, nous n'avons pas le choix. Nous faisons en sorte quoiqu'il arrive de rester le plus humain possible et de toujours respecter la dignité de nos malades.

Est-ce finalement forcément choquant de refuser l'accès à la réanimation à des patients faute de place? Honnêtement je ne sais pas. La mortalité des patients admis en réanimation semble très très élevée...

Même avec les patients qui sont dans le service, on se demande parfois ce que l'on est en train de faire. J'entends par là qu'on se demande régulièrement le sens des thérapeutiques mises en place et si on n'est pas dans de l'obstination déraisonnable, de l'+acharnement thérapeutique+.

Je n'ai évidemment pas la réponse. Mais on parle parfois d'une mortalité de 70% en réanimation, largement plus élevée qu'en temps normal.

La stratégie en France reste pour l'instant de +sauver+ en priorité les plus jeunes.

Les capacités de l'hôpital ne sont pas loin d'être au max de ce que l'on peut proposer. Mais on trouve encore le moyen de pousser les murs et d'envisager d'autres lits de réanimation Covid.

Ici, il n'y a pas encore de manque de matériel ni de médicaments mais on en entend parler et on nous demande d'avoir des prescriptions encore plus raisonnées et simplifiées qu'à l'habitude...

On est au jour le jour, avec les modifications d'organisation, l'afflux de malades. Nous sommes fatigués, préoccupés par toutes ces questions autour de l'accès à la réanimation qui incluent le fait de refuser des patients qui étaient en bonne santé il y a encore peu de temps.

Préoccupés par toutes ces familles que nous appelons quotidiennement et qui ont du mal à comprendre, parce que c'est difficile de s'imaginer la réanimation sans jamais y avoir mis les pieds.

Et préoccupés par toutes ces discussions stériles sur les traitements spécifiques du coronavirus, qui en l'état actuel des choses nous polluent plus qu'autre chose.

Je suis très peu chez moi. Mais je pense faire partie des chanceux. Le quotidien et les repères sont extrêmement perturbés ces derniers jours pour l'ensemble des Français. Nous avons une sorte de chance de conserver un rythme professionnel, même si l'environnement est modifié, nous gardons ce repère-là dans une période où tout est décousu."

Galerie photos
Newsletter
Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Lire les journaux
Petites Annonces
Immobilier
loue très beau chalet...
loue très beau chalet... La Bresse (88250) 0€ Découvrir
Sud Portugal...
Sud Portugal... Granville (50400) 0€ Découvrir
Saint-Jacut-de-la-Mer (22750) sur camping...
Saint-Jacut-de-la-Mer (22750) sur camping... Saint-Jacut-de-la-Mer (22750) 0€ Découvrir
1 km mer, à louer chalet de 2 personnes, de 17 m² + salle d'
1 km mer, à louer chalet de 2 personnes, de 17 m² + salle d' Gouville-sur-Mer (50560) 0€ Découvrir
Automobile
Caravane GRUAU Tradition 40 CP
Caravane GRUAU Tradition 40 CP Rouen (76000) 2 500€ Découvrir
Renault Megane
Renault Megane Coutances (50200) 2 000€ Découvrir
Vends Mercedes Classe A
Vends Mercedes Classe A Argences (14370) 29 000€ Découvrir
Tiguan
Tiguan Hérouville-Saint-Clair (14200) 9 900€ Découvrir
Bonnes affaires
Lit clos breton
Lit clos breton Pleumeur-Bodou (22560) 750€ Découvrir
Armoire ancienne
Armoire ancienne Caen (14000) 0€ Découvrir
Pots de buis
Pots de buis Caen (14000) 0€ Découvrir
Vide maison
Vide maison Cauvicourt (14190) 0€ Découvrir
L'application mobile de Tendance Ouest
Inscrivez vous à la newsletter
La météo avec Tendance Ouest
Les pronostics avec Tendance Ouest
Votre horoscope du samedi 27 avril
Les jeux de Tendance Ouest
L'emploi avec Tendance Ouest
Films et horaires dans vos cinémas en Normandie
L'agenda des sorties de Tendance Ouest
Les concerts avec Tendance Ouest
Les replays de Tendance Ouest
Journal de bord d'un réanimateur: "la vague continue de monter"