En questions. Les conseils d'un psychologue rouennais pour parler du coronavirus

Jean-Luc Daniel est psychologue pour enfants, adolescents et adultes à Rouen.

Il donne quelques éléments pour répondre à des questions de la part d'enfants ou d'adolescents sur l'épidémie du coronavirus. Il explique aussi pourquoi cette nouvelle maladie peut inquiéter une partie de la population. Entretien.

Comment parler du coronavirus avec des enfants ou des adolescents ?

Je pense qu'il serait intéressant que les parents n'inquiètent pas les enfants et en même temps ils doivent être assez transparents, c'est-à-dire leur dire la vérité sur ce qu'est cette maladie. Alors, les questions que les enfants peuvent poser à leurs parents, c'est de savoir si c'est grave ou si on peut en mourir. Je pense que les parents doivent dire la vérité à leurs enfants sans paniquer, mais dire qu'il y a beaucoup d'interrogations autour de ce virus, qu'il y a des gens qui en meurent, que personne n'est à labri de cette contagion.

Pourquoi une partie de la population est-elle inquiète ?

Il faut bien faire la différence entre la grippe et un virus qui est nouveau. C'est ce que l'on peut appeler une psychose collective, ça crée chez les personnes un sentiment d'impuissance. Ça ne nécessite pas de consultation psychologique particulière. Ça peut générer une inquiétude supplémentaire par rapport à des personnes qui sont hypocondriaques, mais ça rentre dans un schéma assez classique de ce type de symptomatologie.

Quel rôle les médias jouent-ils dans cette inquiétude ?

Le coronavirus prend pratiquement les trois quarts des journaux télévisés et donc ça peut créer chez des personnes un sentiment d'inquiétude. Mais je trouve que c'est bien que les médias informent sur une éventuelle dangerosité et une contamination générale de la planète, en même temps, il y a beaucoup de temps qui est consacré à ce sujet-là.