Depuis sa démission en février 2011 après 18 jours d'une révolte sans précédent contre son régime, la santé de l'ancien chef d'Etat avait fait l'objet de spéculations dans la presse et sur les réseaux sociaux.
Tour à tour, dépression aiguë, cancer, accidents cardiaques ou problèmes respiratoires avaient été évoqués pour l'ex-président, régulièrement hospitalisé en soins intensifs.
Le 24 janvier, son fils, Alaa Moubarak avait indiqué sur Twitter que son père avait subi "une opération chirurgicale et (...) qu'il se portait bien, grâce à Dieu".
Mardi, la nouvelle de son décès a été confirmée et relayée par la télévision égyptienne et les grands titres de la presse locale, tels que le journal al-Ahram.
Selon les médias égyptiens, des funérailles militaires en l'honneur de M. Moubarak seront organisées mercredi.
Parmi les premières réactions à sa disparition, la présidence actuelle a publié un communiqué présentant ses condoléances à la famille de l'ancien autocrate, présenté comme l'un des "héros de la guerre d'octobre 1973 (NDLR: contre Israël)", durant laquelle il avait dirigé l'armée de l'air.
Ennuis judiciaires
A l'autre bout du spectre politique, Mohamed el-Baradei, prix Nobel et figure de proue de l'opposition libérale à l'ancien autocrate, a également présenté ses condoléances à la famille du défunt.
Ayman Nour, opposant en exil en Turquie et ancien candidat à la présidentielle de 2012, a déclaré dans un tweet de condoléances "pardonner personnellement" l'ex-président Moubarak.
L'ancien commandant en chef, à la tête pendant 30 ans d'un régime marqué par les abus policiers et la corruption, aura été le premier président du pays à être traduit en justice.
Il a toutefois été blanchi de la plupart des accusations qui pesaient contre lui.
Ses ennuis judiciaires seront peu à peu éclipsés par l'arrivée au pouvoir des Frères musulmans en 2012 et la destitution en 2013 du président Mohamed Morsi par le général Abdel Fattah al-Sissi, devenu président l'année suivante.
Au fil des années, l'aversion des Egyptiens pour l'ex-président s'est petit à petit muée en une sorte d'indifférence mêlée de nostalgie, son règne étant perçu comme une période de stabilité révolue.
Le maintien contre vents et marées des accords de paix conclus en 1979 avec Israël et sa réputation de "modéré" au sein du monde arabe ont valu à son régime autocratique les faveurs de l'Occident, en particulier des Etats-Unis, dont il est resté un allié indéfectible.
Israël a été parmi les premiers pays à réagir mardi au décès de Moubarak: le Premier ministre Benjamin Netanyahu saluant un "ami personnel, un leader qui a conduit son peuple à la paix et à la sécurité, à la paix avec Israël".
Et le président palestinien Mahmoud Abbas a salué son engagement en faveur de la "liberté et de l'indépendance" du peuple palestinien, alors que l'Egypte de Moubarak avait joué un rôle de médiateur de premier plan durant les périodes de haute tension entre Palestiniens et Israéliens.
Lors de son règne incontesté jusqu'en 2011, l'ouverture économique adoptée durant les dernières années de son règne a valu à l'Egypte une amorce de décollage économique, mais aussi une aggravation des inégalités, du mécontentement social et de la corruption.
"Conscience tranquille"
M. Moubarak s'est montré un adversaire résolu des jihadistes d'Al-Qaïda. Mais il n'a pas réussi à enrayer la montée des Frères musulmans.
Chef d'Etat égyptien resté le plus longtemps au pouvoir depuis l'abolition de la monarchie en 1953, il a maintenu en permanence l'état d'urgence.
Il échappera à plusieurs tentatives d'assassinat, notamment en 1995 à Addis Abeba, quand des assaillants coupent la route à son cortège et criblent de balles son véhicule blindé transporté spécialement du Caire.
"Alors que ma vie approche de son terme, grâce à Dieu j'ai la conscience tranquille et je suis content d'avoir passé (ma vie) à défendre l'Egypte", avait-il déclaré lors d'un de ses procès.
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