Deux combattants du Jihad islamique ont été tués à Damas par un bombardement de l'aviation israélienne sur la capitale syrienne, a annoncé lundi l'organisation à Gaza.
Peu avant minuit heure locale (22h00 GMT), une correspondante de l'AFP à Damas a entendu plusieurs explosions successives et très fortes. L'agence de presse syrienne Sana a publié des images montrant des explosions lumineuses dans le ciel noir.
"L'aviation militaire israélienne (...) a visé les environs de Damas avec plusieurs salves de missiles", a indiqué une source militaire syrienne citée par Sana.
"En représailles (à des tirs de roquettes), des avions de combat de l'armée israélienne ont bombardé des cibles du Jihad Islamique au sud de Damas", a indiqué l'armée israélienne dans un communiqué après minuit.
Les forces israéliennes sont souvent accusées par les autorités à Damas de mener des frappes en Syrie, mais elles revendiquent rarement des bombardements chez le voisin syrien, qu'elles accusent d'héberger des éléments qui lui sont hostiles comme le Hezbollah libanais, les forces iraniennes Al-Qods, et le Jihad Islamique.
La "majorité" des missiles israéliens ont été "détruits avant d'atteindre leurs cibles" tandis que d'autres ont été déviés de leur trajectoire, selon la source militaire citée par l'agence Sana.
Et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une ONG qui suit de près l'évolution du conflit en Syrie, a évoqué des frappes aériennes "près de l'aéroport international de Damas" visant "des positions des Gardiens de la révolution iraniens", armée idéologique de la République islamique d'Iran, mais aussi "des positions du Jihad Islamique".
Bombes, bulldozer et roquettes
Les forces israéliennes ont aussi bombardé dans la nuit des positions du Jihad islamique dans la bande de Gaza au terme d'une journée tendue dans cette enclave paupérisée où vivent deux millions de Palestiniens sous blocus israélien. Ces bombardements ont fait quelques blessés selon des responsables à Gaza.
L'armée israélienne avait ouvert le feu dimanche matin sur "deux terroristes" qui "tentaient de placer un engin explosif à proximité" de la barrière séparant Israël de Gaza, mince bande de terre contrôlée par les islamistes du Hamas qui ont livré trois guerres à Israël depuis 2008.
Mais le Hamas bénéficie depuis près d'un an d'un accord de trêve avec l'Etat hébreu contrairement au Jihad Islamique, considéré comme le deuxième plus important groupe islamiste armé de Gaza, d'où l'armée israélienne s'est retirée il y a une quinzaine d'années.
Dans la foulée de ces heurts à la frontière, "un bulldozer de l'armée a récupéré le corps de l'un des assaillants", tué par les forces israéliennes a précisé à l'AFP une porte-parole de l'armée.
Selon un journaliste de l'AFP sur place, des Palestiniens se sont approchés pour tenter de récupérer la dépouille de l'homme que le Jihad Islamique a présenté comme l'un de ses combattants, avant qu'un bulldozer israélien ne ramasse le corps inerte et retourne en direction de la barrière frontalière.
Israël garde les corps de Palestiniens pour s'en servir comme monnaie d'échange avec le Hamas, qui détient aussi des dépouilles d'Israéliens.
Une vidéo de l'incident, authentifiée par l'AFP, circulait d'ailleurs en boucle dimanche sur les réseaux sociaux palestiniens.
Appelant à venger l'un de ses "martyrs", le Jihad Islamique a lancé plus d'une vingtaine de roquettes vers Israël, dont certaines ont été interceptées par le bouclier antimissile israélien Dôme de Fer selon les autorités locales qui ont annoncé la fermeture, lundi, des écoles dans des villes jouxtant la bande de Gaza.
Selon l'armée israélienne, ces tirs n'ont fait aucun blessé en Israël.
Du point de vue israélien, "le risque d'une escalade (militaire) à Gaza cette année est de plus de 50%", a indiqué une source proche du dossier.
Israël impose depuis plus de dix ans un blocus sur le territoire palestinien qu'il justifie par la nécessité de contenir le Hamas, qu'il tient pour responsable de toute attaque venant de l'enclave.
L'Etat hébreu avait toutefois mené en novembre dernier une mini-campagne militaire contre des éléments du Jihad islamique à Gaza en tentant d'éviter de frapper les positions du Hamas pour ne pas compromettre la trêve avec ce mouvement armé.
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