Quatorze mois après leur premier affrontement épique à Los Angeles où un nul, déjà assez miraculeux pour Wilder, les avait départagés, Fury a tenu la promesse qu'il s'était faite d'en finir avec l'Américain. Certes pas en 2 rounds comme il l'avait juré ces dernières semaines, mais en 7, moment auquel l'arbitre a logiquement mis un terme au calvaire de son adversaire.
Car Fury, qui redevient champion du monde un peu plus de quatre ans après avoir ravi les ceintures WBA, WBO, IBF à l'Ukrainien Wladimir Klitschko et après avoir surmonté une dépression, des problèmes d'alcool et de drogue, a été ultra-dominant tout du long.
Après avoir accompagné deux grosse droites de Wilder au premier round, il a rapidement pris sa mesure en étalant tout ses talents de pugiliste, sur un mode bien plus agressif que d'habitude, tout en lisant parfaitement les vaines tentatives de son adversaire.
Une statistique témoigne d'ailleurs de cette supériorité: le "Gypsy King" (le roi gitan) a touché 82 fois, "The Bronze Bomber" (le bombardier de bronze) seulement 34 fois.
Dans les faits, c'est avec un direct du gauche en plein visage puis un violent jab du droit à l'oreille que Fury a d'abord envoyé au tapis son adversaire à la 3e reprise. Sonné, après une autre ruade qui lui a encore fait perdre l'équilibre et s'accrocher aux jambes de Fury, Wilder a alors été sauvé par le gong.
Un KO évité miraculeusement
Cet enchaînement qui a fait si mal à l'Américain, Fury l'a répété à chaque ouverture, et il y en a eu... Au 5e round, Wilder a une nouvelle fois été expédié au tapis, mais s'est relevé. Héroïque, mais totalement impuissant, tanguant même sur son tabouret entre la 6e et la 7e reprises, il n'a logiquement pas tenu plus longtemps.
Il a eu beau brièvement contester la décision arbitrale, c'est un miracle s'il n'a pas fini KO.
"Une grosse ovation à Deontay Wilder. Il est venu ce soir et il montré qu'il avait un coeur de champion. Je l'ai frappé avec une droite sèche qui l'a soulevé et envoyé à terre et il s'est relevé. C'est un guerrier", l'a félicité le Britannique.
"Il reviendra, il redeviendra champion. Mais là, je peux vous dire que le roi est remonté sur le trône"!", a-t-il ensuite hurlé, avant d'entonner "American Pie", chanson folk remise au goût du jour par Madonna, qu'il aime tant reprendre.
"Je vais bien", a d'abord rassuré Wilder après le combat, avant d'être conduit à l'hôpital par précaution. "Ce sont des choses qui arrivent, le meilleur a gagné ce soir. Mon coin a jeté l'éponge, mais j'étais prêt à continuer. C'est ainsi, même si je ne cherche aucune excuse ce soir."
Et maintenant, Joshua ?
"Je reviendrai plus fort. Même les plus grands ont perdu et sont revenus", a ajouté l'Américain qui concède à 34 ans sa toute première défaite en 44 combats (42 victoires, dont 41 avant la limite, 1 nul) et ne dépassera pas Mohamed Ali au nombre de défenses de titre victorieuses (10).
Le "Gypsy King", soutenu par une énorme colonie britannique dans une enceinte où ont pris place 15.816 spectateurs, reste lui invaincu en 29 combats (28 victoires dont 21 avant la limite, 1 nul).
Ce "Wilder-Fury II" disputé sous les yeux d'un parterre de stars, comme la légende NBA Magic Johnson, l'acteur Michael J Fox et le quarterback de Kansas City Patrick Mahomes, vainqueur du dernier Super Bowl, a battu le record de recettes de billetterie pour un combat des poids lourds dans le Nevada avec 16,9 millions de dollars générés (15,6 millions d'euros), selon ESPN, citant Todd duBoef, le président de Top Rank, un des promoteurs.
Une somme toutefois encore très loin du record de 72,2 millions de dollars atteint pour Mayweather/Pacquiao en 2015.
Il n'empêche que ce combat très spectaculaire quoiqu'à sens unique a confirmé que la catégorie des poids lourds vivait une époque à nouveau dorée.
Avant qu'ils ne s'affrontent, un hommage a été rendu à trois des plus grands champions de l'histoire: Mike Tyson, Lennox Lewis et Evander Holyfield, qui sont les derniers à avoir respectivement unifié les titres.
Si un "Fury-Wilder III" est envisageable, tous les amateurs de boxe attendent à présent que Fury défie son compatriote Anthony Joshua, champion IBF, WBA et WBO, pour marcher dans les pas de ces légendes.
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