"Il n'y a pas de baroud d'honneur, on ne baissera pas les bras parce que nous sommes convaincus de la justesse de notre analyse, du danger que représente ce projet pour les décennies à venir", a insisté lundi Yves Veyrier, le secrétaire général de FO.
A ses côtés il y aura la CGT, Solidaires, la FSU, de même que les organisations de jeunesse (Fidl, MNL, UNL) et étudiante (Unef), qui mènent la fronde depuis le 5 décembre.
Yves Veyrier a toutefois reconnu que mobiliser était "plus difficile" après deux mois et demi de manifestations. Une nouvelle réunion intersyndicale est programmée en fin de journée pour décider de la suite de mouvement.
Des manifestations sont organisées partout en France. A Paris, le cortège partira à la mi-journée de Montparnasse, direction porte d'Italie.
Pendant ce temps, patronat et syndicats affirment leurs positions dans la conférence de financement des retraites, initialement proposée par la CFDT et qui doit aboutir à des propositions d'ici fin avril pour ramener à l'équilibre le système de retraite en 2027. Une des raisons des crispations s'explique par le cadre contraint imposé par le gouvernement qui interdit hausse des cotisations ou baisse des pensions.
Les positions des partenaires sociaux divergent notamment sur le montant du déficit évoqué dans les documents envoyés cette semaine par les animateurs de la conférence. Selon ces derniers, si rien n'est fait, le déficit cumulé entre 2018 et 2030 pourrait atteindre 113 milliards d'euros.
Une nouvelle réunion doit se tenir dans la matinée jeudi mais elle porte sur le financement et la gouvernance du système à long terme.
Pour la suite, la CGT menace de claquer la porte.
Grève en repli
Les syndicats opposés à la réforme travaillent donc à une "contre-conférence", dont les travaux pourraient démarrer en mars, selon Solidaires.
Les yeux rivés sur le déficit cumulé de 113 milliards, Geoffroy Roux de Bézieux, le patron du Medef, s'est redit mercredi dans Les Echos favorable à "des mesures de redressement". Pour amener le système à l'équilibre en 2027, comme le souhaite le gouvernement, l'âge pivot - en dessous on ne peut pas partir avec une retraite complète - est "la bonne mesure".
Pour lui en outre, le sujet de la pénibilité "devrait être sorti du débat des retraites". Pas du goût de Laurent Berger qui, au contraire, conditionne "l'équilibre" de la réforme à l'ajout "d'éléments sur la pénibilité". Sinon le projet "ne serait pas juste", a déjà prévenu le secrétaire général de la CFDT.
A l'Assemblée nationale où les députés doivent éplucher quelque 41.000 amendements, les discussions ont démarré lundi dans l'hémicycle, dans une ambiance chahutée et dès mercredi, l'examen a viré au blocage.
Si les opposants misent sur les manifestations jeudi, côté grève le temps est en revanche à l'accalmie.
Dans les transports, la RATP table sur un trafic "normal", avec "des perturbations sur le RER B" sur la partie SNCF au nord de la ligne. A la SNCF, "il n'y aura quasiment aucun impact hormis en région Auvergne-Rhône-Alpes, où on comptera deux trains sur cinq entre Montluçon et Clermont", a indiqué la direction de la SNCF à l'AFP.
Lors de la 9e journée de mobilisation, le 6 février, le ministère de l'Intérieur avait compté 121.000 personnes dans toute la France, dont 15.000 à Paris, une participation en hausse par rapport à la journée de mobilisation précédente, le 30 janvier (108.000 en France et 13.000 à Paris).
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