"Mis en cause depuis plusieurs jours dans les médias, Gilles Beyer réserve ses déclarations à la justice, à la disposition de laquelle il se tient", a déclaré Me Thibault de Montbrial, qui a été choisi par Gilles Beyer pour le défendre.
Jusqu'à présent, Beyer était mis en accusation par deux patineuses, dont l'ancienne championne Sarah Abitbol alors âgée de 15 à 17 ans, pour des faits de viols et d'agressions sexuelles ayant eu lieu entre la fin des années 1970 et le début des années 1990. Des faits - notamment dénoncés dans le livre d'Abitbol, "Un si long silence" (Plon) - qui paraissent prescrits. Mais le parquet de Paris a annoncé mardi l'ouverture d'une enquête pour viols et agressions sexuelles sur mineurs par personne ayant autorité sur la victime.
Mercredi soir, la mère d'une jeune patineuse a accusé Gilles Beyer de harcèlement sexuel et de chantage entre 2017 et 2018, selon un témoignage rapporté par L'Equipe. Des faits récents qui tomberaient sous le coup d'une possible action judiciaire.
"Il n'y a pas de plainte à ce stade déposée contre Gilles Beyer", a indiqué jeudi à l'AFP une source judiciaire. Ce qui n'empêche pas le parquet de se saisir lui-même de ces accusations désormais publiques.
En 2001, Gilles Beyer a fait l'objet d'une enquête administrative, déclenchée sur la base de signalement de parents d'une jeune patineuse, qui avait conclu qu'il ne devait plus avoir "aucune fonction d'encadrement de jeunes" et avait conduit le ministère des Sports à mettre fin à ses fonction de cadre d'Etat au 31 mars 2001.
Malgré sa mise à l'écart après cette enquête administrative, Beyer a poursuivi sa carrière dans son club d'origine, les Français volants, présidé par son frère Alain, jusqu'à son éviction vendredi. Il a aussi effectué plusieurs mandats au bureau exécutif de la FFSG, et dans les années 2010, organisé plusieurs tournées de gala de l'équipe de France de patinage.
Une présence dans le monde du patinage français que le ministère des Sports considère comme attestant de "dysfonctionnements" au sein de la FFSG, présidée depuis 1998 par Didier Gailhaguet, sauf entre 2004 et 2007.
Des dysfonctionnements qui ont amené la ministre des Sports Roxana Maracineanu à demander la démission de Didier Gailhaguet, à laquelle celui-ci se refuse.
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