A la sortie de l'avion, "il y avait une dizaine de secouristes et 2-3 gendarmes", raconte à l'AFP Claude Laubrieut, l'un des premiers Français à sortir du vol Air France en provenance de Shanghai peu avant 6H00.
"Ils nous ont donné des instructions assez sommaires. Il n'y avait pas de questionnaire, ni de contrôle de température, ils n'ont même pas demandé d'où on venait en Chine", explique ce père de famille qui était accompagné de sa fille.
"Je suis assez étonné. A Shanghai, les autorités contrôlent tout et tout le monde. Là, c'est léger".
Il a laissé derrière lui une mégalopole "morte". "Tout le monde reste chez soi. Les musées, cinés, restos... sont fermés", se désole ce ressortissant français qui travaille dans une entreprise norvégienne.
En Chine, le bilan de l'épidémie de pneumonie virale en Chine est monté à 56 morts et près de 2.000 personnes sont contaminées, selon le dernier bilan officiel dimanche. La quasi-totalité des victimes se trouvaient dans la région de Wuhan, dans le centre du pays. En France, trois cas de contamination ont été confirmés vendredi, les premiers en Europe.
A l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, les policiers qui font des rondes portent désormais des masques et des gants en caoutchouc.
La plupart des ressortissants chinois, arborant tous un masque, refusent de s'exprimer à la porte de débarquement.
Zhenji, en visite à Paris, explique avoir reçu "juste un papier" à la sortie de l'avion.
"Je sais quoi faire en cas de fièvre, il faut appeler et demander de l'aide", déclare la jeune femme qui explique qu'"en Chine les contrôles sanitaires sont plus stricts".
"Machine thermique"
Quelques affiches avec des consignes sanitaires sont dispersées dans le terminal 2E où arrive la plupart des vols en provenance de Chine, une vingtaine en moyenne par jour.
Seules les liaisons Paris-Wuhan sont suspendues depuis jeudi conformément "aux recommandations des autorités sanitaires", a précisé un porte-parole d'Air France.
Arborant un masque bariolé avec des motifs de nounours et petites voitures, Juliette Morlaix a été accueillie par "une grosse équipe de la Croix Rouge".
"Ils nous offraient des masques mais la plupart des gens dans l'avion avait des masques", explique la jeune voyageuse de 21 ans qui revient d'Australie. "Ils m'ont donné un papier, cela ressemble aux mêmes consignes que la grippe: utiliser des mouchoirs jetables, mettre des masques et ils ont dit à tout le monde d'appeler le 15 s'il y avait un problème".
Lors de son escale à Shanghai, le contrôle était bien différent: "on est passé dans la machine thermique" qui vérifie la température, "il fallait passer un par un", détaille Juliette.
"On n'a pas eu de contrôle, je suis peut-être porteur du virus, je suis susceptible de vous le transmettre, j'en ai absolument aucune idée!", ironise de son côté Corentin De Gastines, en provenance de Hong Kong.
Lui aussi indique qu'il a "reçu un papier" avec des consignes.
"A Hong Kong, ils contrôlent la température avec un pistolet. La fiabilité je la connais pas mais, à mon avis, cela fait quand même un premier filtre", estime le jeune père de famille qui est revenu en France pour "ne pas être sous cloche".
"Je n'ai pas peur mais on n'a pas d'informations" en Chine, affirme le Français. "Pendant trois semaines ils nous ont caché le truc (ndlr: le virus), peut-être qu'ils nous cachent encore des trucs, donc je pense qu'il faut faire attention", analyse l'ingénieur.
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