Les 11 millions d'habitants de cette agglomération ne pourront sortir sans une raison particulière, ont annoncé les médias d'Etat, relayant la décision des autorités chinoises.
A Washington, un porte-parole du Département d'Etat a souligné les "signes encourageants qui montrent que le gouvernement chinois a compris la gravité de ce problème".
A Genève, le directeur de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a salué les mesures "très, très fortes" prises par la Chine, estimant qu'elles allaient "diminuer" les risques de propagation hors de ses frontières.
Elles sont intervenue au moment où l'OMS avait réuni son comité d'urgence pour décider si le nouveau virus constitue une "urgence de santé publique de portée internationale".
Les experts n'étant pas parvenus à se mettre d'accord sur la question, le directeur de l'OMS a décidé de poursuivre la réunion jeudi à 11H00 GMT.
"La décision de déclarer ou non une urgence de santé publique de portée internationale est une décision que je prends très au sérieux et que je ne suis prêt à prendre qu'en tenant dûment compte des preuves disponibles", a déclaré à la presse le directeur de l'OMS.
Le virus de la famille du Sras, apparu le mois dernier à Wuhan, a gagné plusieurs pays d'Asie et même les Etats-Unis, où un premier cas a été recensé.
A ce jour, il a provoqué la mort de 17 personnes en Chine.
Le nombre total des personnes contaminées s'élève à plus de 500 dans ce pays, en majeure partie à Wuhan.
Hong Kong a signalé mercredi son premier cas suspect, un homme de 39 ans arrivé en train de Wuhan. Le résultat définitif des tests médicaux ne sera connu que jeudi.
Contrôles dans les aéroports
Les contrôles de température se sont généralisés cette semaine dans plusieurs aéroports d'Asie et du pourtour du Pacifique pour repérer et isoler les passagers infectés par le virus.
Des contrôles ont été mis en oeuvre dans cinq aéroports des Etats-Unis, ainsi qu'au Royaume-Uni, au Nigeria et en Italie.
Après le Japon, la Corée du Sud, la Thaïlande et Taïwan, les Etats-Unis ont annoncé mardi un premier cas.
Des centaines de millions de Chinois voyagent à travers leur pays pour se retrouver en famille à l'occasion des congés du Nouvel An lunaire, qui commencent vendredi.
Le président chinois Xi Jinping a assuré au téléphone à son homologue français Emmanuel Macron que la Chine avait pris "des mesures de prévention et de contrôle strictes", selon des propos rapportés par l'agence de presse Chine nouvelle.
virus 'stable'
D'après la commission nationale de la santé chinoise, Li Bin, le virus, qui se transmet par les voies respiratoires, "pourrait muter et se propager plus facilement".
A Genève, l'OMS s'est voulue rassurante: Michael Ryan, directeur des programmes d'urgence à l'organisation, a assuré que le virus restait "stable" et que la transmission entre humains n'était pas "inhabituelle".
Relayant un appel du président Xi Jinping à "enrayer" l'épidémie, des mesures de prévention telles que ventilation et désinfection dans les aéroports, les gares et les centres commerciaux ont été annoncées.
Après avoir largement semblé ignorer l'épidémie, les Chinois paraissaient prendre conscience du risque dans les grandes villes, dont beaucoup d'habitants portaient des masques respiratoires.
L'OMS n'a jusqu'ici utilisé le terme d'urgence internationale que pour de rares cas d'épidémies requérant une réaction mondiale vigoureuse, dont la grippe porcine H1N1 en 2009, le virus Zika en 2016 et la fièvre Ebola, qui a ravagé une partie de l'Afrique de l'Ouest de 2014 à 2016 et la RDC depuis 2018.
Origine ?
Le virus repéré en décembre à Wuhan l'a été dans un marché de gros de fruits de mer et de poissons. On ignore encore son origine exacte ou la période d'incubation.
Des ventes illégales d'animaux sauvages avaient lieu dans ce marché, a déclaré le directeur du Centre national de contrôle et de prévention des maladies, Gao Fu, sans pouvoir dire avec certitude si du gibier était à l'origine de l'épidémie.
La souche incriminée est un nouveau type de coronavirus, une famille comptant un grand nombre de virus. Ils peuvent provoquer des maladies bénignes chez l'homme (comme un rhume) mais aussi d'autres plus graves comme le Sras.
L'OMS avait à l'époque, en 2002-2003, vivement critiqué Pékin pour avoir tardé à donner l'alerte et tenté de dissimuler l'ampleur de l'épidémie.
L'agence spécialisée des Nations unies a elle aussi été montrée du doigt ces dernières années pour la mauvaise gestion de certaines crises.
En 2009, l'épidémie du virus H1N1 avait provoqué un vent de panique dans le monde et la production massive de médicaments dont beaucoup sont restés sur les bras des gouvernements. L'OMS, soupçonnée d'avoir été influencée par les industriels de la pharmacie dans sa gestion de la grippe, avait été accusée d'avoir été trop alarmiste. Un comité d'experts, créé par l'OMS en réponse à ces critiques, avait toutefois disculpé l'organisation.
A l'inverse, l'OMS avait été très critiquée pendant l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest en 2014 pour n'avoir pas mesuré l'ampleur de la crise avant qu'elle ne s'amplifie.
apo-burx/nl/fjb
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